Parution : 10/2012
Dent pour dent n’envoie pas Blutch et Chesterfield chez le dentiste – ils sont déjà à la guerre, on ne va pas en rajouter – mais aborde le thème de la vengeance ! Pas entre les troupes de l’Union et les Confédérés, non, mais entre Blutch et Chesterfield eux-mêmes. Le sergent a dépassé les bornes en droguant Arabesque, et Blutch rumine dans son coin, préparant la riposte. Quelques jours plus tard, le sergent Chesterfield reçoit une lettre lui apprenant qu’il est père d’une petite fille, et qu’il est contraint de retourner à la vie civile…
Tout part, dans cet album, d’une énième querelle entre les deux personnages principaux. Cette fois-ci, la dispute va assez loin, mais en faire le fil rouge de l’album paraît un peu léger. La démobilisation de Chesterfield offre bien quelques scènes cocasses, mais les événements sont trop prévisibles pour faire véritablement mouche. Le dénouement est tout aussi décevant et amène à se demander à quoi tout cela a pu servir. Cela dit, la critique est facile et l’art difficile, surtout quand, comme Raoul Cauvin l’a fait, on a déjà abordé quantité de sujets passionnants liés à la guerre de Sécession. Certains albums deviennent alors du remplissage bon enfant, au résultat souvent jugé sympathique mais guère transcendant. C’est le cas de celui-ci. Heureusement, l’univers graphique de Willy Lambil est toujours aussi fabuleux, et sauve cette histoire un peu faible.
Difficile d’innover après 56 albums, mais gageons que Raoul Cauvin saura rebondir une fois de plus !
Nicolas Raduget
Chronique du Tome 55
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