Parution : 03/2012
La vie semble presque suivre son cours normal dans la ville de Bénarès. Les pèlerins continuent de se réunir en grand nombre aux abords du Gange, guidés par un même appel religieux apaisant et bienfaisant. Mais, pour Anji, c’est toujours le doute. Sans nouvelles de son père et de Mircéa, elle craint le pire. Et c’est bien le pire qui est arrivé. Une nuit, attaquée par des créatures démoniaques, son fiancé apparait sous sa nature monstrueuse. Il lui raconte alors ce qui est arrivé dans la grotte sous le temple. Attiré au cœur de la ruche, transformé en vampire par ses nouveaux congénères, il a sans cesse conservé l’image de son amour, modifiant sa métamorphose. Sans jamais pouvoir retrouver sa nature humaine, il est un hybride errant entre deux mondes…
Série atypique et parfois dérangeante, Le Vampire de Bénarès continue de surprendre. Il est bien difficile de se faire un avis tranché sur la qualité de cette BD, tant le récit de Georges Bess, tout autant que l’ambiance qu’il retranscrit sur les trois tomes, sont déroutants. Dès le départ, en annonçant se baser sur le témoignage réel de Mircéa Sparot, le trouble était lancé. Avec son bestiaire de créatures fantastiques invraisemblables, comment faire croire à une histoire véridique, sinon venant d’un dément ? C’est cet équilibre malaisé entre réalité et folie qui touche le lecteur plus que l’aventure incroyable d’un personnage de fiction. Nul doute que de nombreux lecteurs seront trop décontenancés par l’univers dépeint, très loin de nos références européennes, et les couleurs vives. C’est pourtant aussi ce dépaysement total, aussi bien dans la description de la vie en Inde que dans celle des vampires, qui vaut la lecture et en fait une œuvre unique et donc rare pour peu qu’on accepte d’être emmené si loin.
Une BD qui se veut autant témoignage halluciné qu’expérience mystique. Bizarre et intéressant !
Arnaud Gueury
Chronique du Tome 2
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