Parution : 01/2012
On trouve de tout sur le net. Sur le site Mattonvu, on peut même, aujourd’hui, choisir un animal de compagnie sur mesure. Dans l’idéal, Amandarine, ado en pleine crise, aurait aimé, pour son anniversaire, un lapin en fourrure bleu, aux pattes roses et à petits points bleus. Mais à cause d’un dysfonctionnement dans la chaine de fabrication de l’usine « La Fabrique », l’adolescente hérite d’un hamster hideux aux oreilles roses et au gros nez, qui aime lire Mein Kampf et qui ne pense qu’à faire le mal autour de lui. « Bestiole » va alors tout mettre en œuvre pour terroriser sa famille d’accueil, et va se mettre à la recherche d’autres animaux rejetés pour créer une révolution au cœur du monde humain.
Voilà une nouvelle série qui apporte une brise de fraicheur dans un monde austère en pleine crise. C’est tout d’abord une douce réflexion sur la société contemporaine dans laquelle les auteurs jouent la carte de la dérision et de l’exagération. Mais lorsqu’on analyse plus profondément cette fable philosophique, on découvre l’histoire d’une sale bestiole catapultée dans une famille bobo. Vilain petit canard qui interroge à la fois la bioéthique, la souffrance animale et la bêtise humaine, le tout sur fond de dérision. Le lecteur se trouve alors projeté dans un monde où tout est permis et où les tabous sont non-dits. Le trait décalé, parfois grossier et approximatif de Jean-Paul Krassinsky donne l’impression de situer l’histoire dans un futur proche, alors que paradoxalement le scénario est une introspection moderne emprunte d’un univers caustique.
Une série moderne et novatrice, qui séduira les plus jeunes et qui rebutera peut être les puristes et adeptes de Krassinsky.
Jérôme Prevot
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