Parution : 10/2005
Dans son collège, Sharaku a pris l’habitude d’être le souffre-douleur de ses camarades. Petit, naïf, il préfère aller jouer dans le bac à sables avec les enfants plutôt qu’avec ceux de son âge. Et pourtant, il est à sa place, puisqu’il est arrivé premier au concours d’entrée. Face aux brimades dont il est victime et intriguée par son comportement, la jolie Watô prend sa défense. C’est alors qu’elle découvre que le large sparadrap qui orne son front cache un troisième œil ! Lorsqu’il est ouvert, Sharaku change totalement et devient un garçon froid, cruel et d’une intelligence inimaginable. Il se met alors à créer une machine diabolique qui transformera la cervelle de tous les humains en gélatine…
Écrit en parallèle de Black Jack entre 1974 et 1978, L’Enfant aux trois yeux était la seconde grande série des années 70 du génial Osamu Tezuka, basée sur sa passion des ruines et des mystères antiques. Elle obtint d’ailleurs le même succès, Sharaku devenant un des héros les plus appréciés du mangaka jusqu’à aujourd’hui et inspirant grandement la série 3×3 Eyes. Pourtant, le garçon n’est pas spécialement attachant car, tantôt naïf et un peu bête, tantôt démoniaque, on ne sait pas vraiment quoi en penser. Sa quête d’identité (est-il mutant, extraterrestre ou descendant d’une civilisation disparue ?) s’étendra sur 8 tomes de 300 pages (soit 45 épisodes) format bunko. Le dessin de Tezuka est fidèle à lui-même, vieillot mais incontestablement personnel et inimitable. Son découpage et son dynamisme font d’ailleurs vite oublier l’âge respectable de ce manga.
Si Sharaku est le personnage le plus étonnant de l’univers de Tezuka pour sa dualité inhabituelle, il en est aussi un héros incontournable, à découvrir !
Arnaud Gueury
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