Parution : 09/2010
Le don d’Éric tient davantage du fardeau, mais il est des cadeaux qu’on n’a pas la liberté de refuser. Éric a reçu le shining. Par simple imposition des mains sur un visage, un tableau ou n’importe quel objet, il ressent toutes les émotions qui les entourent ou qui ont façonné un visage, une personne : il vit son passé, son présent, son avenir, jusqu’à en devenir fou. Fou car son don s’applique à tous sauf à lui. Homme sans passé, Éric n’est que le réceptacle des autres…
Lorenzo Bartoli nous propose un récit constitué de six chapitres indépendants qui démarrent de la même façon. Eric est dans une situation où il doit utiliser le Shining. Ainsi, il va revivre un braquage sanglant au travers d’un revolver, subir le viol d’une femme en touchant son enfant, rencontrer Vincent Van Gogh ou encore évoluer dans un contexte tout droit sorti d’Orange mécanique. Le seul point d’ombre à ce psychodrame est le dernier chapitre qui est un peu trop convenu et à contre-sens. Cela nous laisse un peu sur notre faim. Massimo Carnevale, quant à lui, retranscrit à merveille les ambiances glauques et sombres de l’album. Tout y passe : couleurs directes, aquarelles, crayons, etc. Le dessin est d’une profondeur et d’une intensité psychologique incroyables. Sans compter les effets de distorsion qu’il donne sur certaines cases. Massimo Carnevale a réussi la capture des émotions que Lorenzo Bartoli souhaitait nous faire partager.
Nul doute que ce que l’on retiendra de ce one-shot est le talent artistique de Massimo Carnevale.
Stéphane Girardot
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