Parution : 10/2009
Pour commencer, il faut préciser que cet album est très sérieux et qu’il ne doit en aucun cas être confondu avec le dernier film de Rocco Siffredi. Tout malentendu étant maintenant écarté, nous pouvons y aller. Jeune fille d’un village de l’Espagne des années 1920, Artemis est passionnément attirée par l’astre lunaire. Avec son petit frère, elle ne cesse de chercher la meilleure place pour l’observer. Seulement, elle est en proie à un cauchemar récurrent, dans lequel son frère perd la vie. Un mauvais rêve malheureusement prémonitoire, puisque le garçonnet se noie dans un puits un soir de jeu dans les bois. Dès lors, Artemis s’isole en se barricadant chez elle, jusqu’à ce qu’un événement la pousse à se montrer de nouveau…
Lorsque deux auteurs espagnols se rencontrent pour nous réciter un conte fantastique, cela aboutit à un fantastique one-shot. Enrique Bonet (humoriste et illustrateur de livres pour enfants) et José Luis Munuera (Nävis, Spirou et Fantasio, etc.) réussissent à nous captiver le temps de 134 planches. L’intrigue est profonde, bien ficelée, et aurait même, à quelques endroits, méritée un peu plus de développement. C’est la seule petite et infime réserve que nous nous permettrons, car que dire du dessin ! Munuera excelle dans des planches en noir et blanc, emprises d’une atmosphère sombre et poétique à la fois, et les superlatifs manquent tant le résultat est beau. Bien plus libre qu’il ne pouvait l’être avec Spirou, le dessinateur fait ici l’étalage de tout son talent, et ce dernier ne souffre d’aucune contestation.
Le Signe de la Lune, un rayon de soleil dans cette rentrée 2009 !
Nicolas Raduget
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