Parution : 05/2009
Molloy est un jeune homme qui réalise son rêve : devenir chauffeur de taxi à New-York. Ce garçon simplet voit donc enfin la vie lui sourire, lui qui a perdu ses parents très tôt, lui qui est sorti de l’orphelinat au décès du chien de sa richissime grand-mère. Molloy a une idée : se poster devant l’Eastern Union Bank et ses 2564 employés. Parmi eux, il y en aura bien un qui aura besoin d’un taxi. Une ravissante blonde monte dans son taxi et Molloy déballe sa pathétique existence et décide de lui offrir la course, une sorte de porte-bonheur. Elle le remercie d’un baiser sur la joue, Molloy n’en peut plus et cherche à la revoir. De courses en courses, d’autres beautés dignes de ses fantasmes vont s’installer sur son siège arrière.
L’histoire de ce garçon naïf au physique ingrat est plus sordide qu’il n’y paraît. Dans ce one-shot, François Dimberton nous offre un récit où son héros devient une sorte de victime, victime de ses capacités cérébrales réduites, victime des gens qu’il côtoie. La narration nous plonge tout entier dans les pensées de ce personnage, finalement plutôt repoussant (au grand dam d’une mouche passant par là) et le traitement graphique d’Alexis Chabert répond à cette demande, en employant une mise en page cinématographique (plongées, contre-plongées, gros-plans), tout en hauteur à l’instar des immeubles new-yorkais.
Original, voici le terme pour désigner cet album introspectif particulièrement glauque.
Anthony Roux
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