Parution : 01/2019
Résumé
À la suite d’un dysfonctionnement de leur vaisseau, les Cronocrooks, des petits humanoïdes au teint pâle venus d’un autre espace temps, se sont échoués au cœur des Terres du Nord, près du village de Jacktown. Depuis, le roi Olzon mène contre eux un combat sans relâche. Et on raconte que c’est au cours d’une attaque que le cœur de Cronos, le moteur du vaisseau sacré des Cronocrooks, aurait été irrémédiablement détérioré, créant des dommages dans le cours naturel du temps tout autour du vaisseau, et engendrant de terribles créatures de glace appelées Nauchts. C’est dans ce cadre que découvrons Nico, un jeune Crooks curieux et rêveur qui, en compagnie de son renard et d’une improbable équipe de vétérans, va se retrouver embarqué dans une fantastique aventure dans laquelle se jouera l’avenir de son peuple…
Notre avis
Une histoire simple trompeuse. Nico est un Cronocrook, même si ses semblables lui rappellent très souvent qu’il ne leur ressemble en rien. Il est en effet très loin de ses congénères à la peau blafarde et au yeux étranges, son amour de la lecture et son état d’esprit different entrainant méfiances et moqueries. Nico leur semble inutile et futile ; il n’y a bien que Shinn, le fils du Leader Sacré, sur qui il peut compter parmi ses amis et son fidèle renard Ariu. C’est une attaque perpétrée par des soldats humains à la solde de Maître Zéo, fils du roi Olzon, qui va tout déclencher, entrainant Nico et Ariu à la poursuite de son seul ami Shinn, désormais kidnappé. Le long voyage de Nico commence pour découvrir l’origine de la haine qui anime les deux peuples. Pleine de finesse et de douceur, Nico et le cœur de Chronos est une bande dessinée italienne à l’origine. Originale, cette œuvre est à mettre dans toutes les mains car elle plaira aux plus jeunes pour la qualité et le rythme insufflé par l’auteur et aux adultes pour le coté plus sombre de sa lecture. Elle est de plus édité dans une superbe édition toilée rouge et or d’excellente facture, ce qui est devenue une habitude chez Akileos. A la fois scénariste, dessinateur et coloriste, Edoardo Natalini nous offre une œuvre particulièrement soigné en trois actes. Le style graphique varie entre Disney, Avery et même l’univers du Manga pour les personnages ; l’alchimie fonctionne autant dans le dynamisme des figures que dans les scènes d’action. Il y a la même qualité, la même application au niveau des décors et des paysages, avec des couleurs choisies et déposées avec talent sur des planches superbes. Il y a du talent chez cet auteur qui nous entraine dans un voyage initiatique pour Nico et pour nous par la même occasion. Tout est réuni dans cette BD, qualité du scénario, du dessin, humour, intelligence avec une morale étonnante. Les pérégrinations de nos héros au gré de leurs rencontres comme une brigade de blaireaux inoubliables. Par le biais du rire, le prétexte d’un coeur à l’origine d’un conflit l’auteur nous questionne avec poésie sur la différence, la mémoire, le temps, les aléas de la vie sans oublier l’importance de l’art et de la culture avec finalement un Nico gardien de valeurs universelles que les humains, ou ceux qui prétendent l’être, semblent avoir oublié. Une quête qui vous transformera. Un superbe cahier graphique vient terminé l’apotheose que représente cette superbe aventure dans les coulisses de la création, presque dans l’inconscient de l’auteur, avec humour . Un regalo di più !
A noter, la très belle idée des Editions Akileos qui vous permet de découvrir les premières planches de cet album sur le site (lien en fin d’article)
En deux mots
C’est drôle, intelligent, avec une thématique qui va au delà d’un simple conflit et d’une histoire d’amitié. Magistral ! Grazie mille, signore Natalini.
Jean-Claude Attali
Lien vers la page Akileos de Nico et le coeur de Cronos
Poster un Commentaire