Parution : 04/2008
Agathe s’adresse à sa mère qui ne l’aimait pas. Dans les années 50, elle est une enfant sans histoires mais qui vit avec un manque évident d’affectation maternelle. Seul François, son jeune frère aîné, s’occupe d’elle. Agathe a du mal à comprendre pourquoi sa mère agit comme cela. Elle est née en 1946, moins d’un an après la libération de son père, prisonnier en Allemagne. Agathe est le fruit de retrouvailles sans joie. Devenue adolescente, une violente dispute va créer l’adieu définitif des deux femmes. Aujourd’hui adulte, Agathe écrit à sa mère disparue afin de se faire entendre et de pouvoir pardonner, enfin.
Ce superbe album de 95 pages est un hymne à l’amour maternel, cette relation si complexe parfois. Dans ce cas, la mère n’aime que ses garçons et la fille grandit malgré tout, sans tendresse, sans amour et sans compréhension. Quelles peuvent-être les conséquences d’une telle relation ? Cet album peut apporter une réponse. Malgré ce côté dramatique, l’auteur réussit à transmettre un certain espoir. À noter que ce n’est pas autobiographique. Donc, soulignons le talent narratif de Nathalie Ferlut. Ses dessins à l’aquarelle font de ce one-shot un petit bijou du 9e art.
Pour un public adulte qui aime les histoires qui finissent bien. Donc à peu près tout le monde.
Laurence Dhô
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