Parution : 06/2013
En cette fin de XVème siècle, le siège de l’émirat maure de Cordoue par l’armée espagnole tourne à la catastrophe pour le roi Ferdinand. Car le Maghreb a appelé au Djihad et les moines-guerriers ont accouru pour aider les leurs, entrainant la mort du souverain espagnol. Pendant ce temps, un navigateur génois, du nom de Cristóbal Colón, souhaite entreprendre un long périple en mer pour rejoindre les Indes par l’océan de l’ouest. L’Espagne en pleine guerre, il entre en contact avec le roi de France. Mais celui-ci, alerté par la progression maure, a englouti tout son or pour bâtir une forteresse près des Pyrénées. Dépité, Colón se convertit à l’Islam et s’allie à des marchands juifs et musulmans. Un équipage hétéroclite qui part à la conquête du Nouveau Monde…
Après un tome un peu décevant, dans lequel Léonard de Vinci avait vendu son génie et ses armes de guerre aux Mamelouks, Fred Duval et Jean-Pierre Pécau conservent à peu près le même concept en l’appliquant à Christophe Colomb. Comment aurait évolué son exploration si elle avait été faite au nom de l’Islam ? C’est ce que les scénaristes se proposent d’expliquer, bien que cela tourne rapidement à l’aventure classique à travers une autre question : Colomb a-t-il vraiment découvert l’Amérique le premier ? Si le dessinateur Emem, repreneur de Carmen McCallum, s’adapte avec une facilité apparente à un tout autre univers et une autre époque, le développement de l’intrigue et son postulat de départ limitent un peu la portée de cet album. Car, la lecture terminée, on peut se demander à quoi aura servi tout ça, les premiers volumes ayant tous une conclusion chamboulant notre vision du monde.
Un épisode sombre, globalement plaisant mais moins fort que ses prédécesseurs.
Arnaud Gueury
Poster un Commentaire