Parution : 12/2012
Les événements semblent toucher à leur fin dans le petit village attaqué par les revenants. Le docteur Ozaki a réussi à convaincre d’autres habitants de l’aider dans sa lutte après leur avoir apporté les preuves du mal dont souffrent leurs voisins. Séparés en différents groupes, ils passent à l’attaque et chassent les Shi Ki dans leurs tanières. La panique change alors de camp et les revenants songent à fuir. Ozaki souhaite frapper au plus vite à leur tête, mais son ami, le bonze Muroi, a rejoint l’ennemi pour protéger la petite Sunako, l’origine du fléau…
Manga saisissant dans son intensité et sa complexité, Shi Ki se conclut dans une apothéose aussi noire que troublante. Aucun personnage n’est oublié dans cette conclusion, peu d’entre eux, revenants comme rescapés, n’ayant droit au salut. C’est dans cet aspect tragique poignant que la série aura puisé sa force. Les derniers tomes avaient déjà mis en lumière le destin fatal des Shi Ki, héros désespérés et parfois mauvais malgré eux, mais pas toujours plus inhumains que les survivants qui les traquent, dont la sauvagerie aveugle vaut bien celle des monstres qu’ils tuent. Le destin de certains revenants – celui de Shimizu entre autres – atteint un niveau d’émotion rarement ressenti en bande dessinée. Seul bémol, le choix de Ryu Fujisaki de mêler des dessins calqués sur photos à ses propres personnages, la différence entre le réalisme figé et son style volontairement excessif s’accordant mal.
Une série extraordinaire dont la fin brutale et sombre est une réussite !
Arnaud Gueury
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