Crimée, 1855. Alors que le tsar Nicolas 1er impose son autorité tyrannique sur la Russie, le professeur Léon Bertenev consacre ses heures libres à la publication d’une revue clandestine. Découvert, il n’a qu’une alternative : la déportation ou le front. Et voilà le frêle professeur qui se retrouve en pleine bataille opposant Russes et Anglais. Terrifié, il déserte son bataillon, avant d’être capturé par les Britanniques. Grâce à sa bonne maîtrise de l’anglais, il devient le protégé du lieutenant Townsend, qui l’engage comme interprète. Captif privilégié, il vit dans le camp anglais, à l’écart de ses compatriotes qui, eux, le considèrent comme un traître et rêvent de lui trancher la tête. Bertenev évolue entre deux sentiments : culpabilité et soulagement. Ainsi, il mène sa propre guerre. Bientôt, Townsend lui trouve une nouvelle occupation : alphabétiser les soldats britanniques les plus ignorants. Rude besogne pour le petit Bertenev , face à des élèves bagarreurs et indisciplinés. Or, grâce à Shakespeare, il arrivera à dompter ses sauvages disciples. Puis, Bertenev devient le confident du lieutenant Townsend qui, sorti de la science militaire, n’entend pas grand-chose au monde des sentiments. Une amitié se noue… Mais, une fois la guerre finie, que va devenir Bertenev ?
L’histoire est menée avec beaucoup d’habileté et de cohérence. Bravo au jeune Alfonso Zapico, qui s’impose d’ores et déjà comme un auteur des plus prometteurs.
Nathalie Sinagra
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