Parution: 04/2024
Résumé
Construite sur le mode de planches à chutes, cette BD retrace l’ascension de la peintre Maud Lewis (1901-1970). Si le handicap et la résilience se lisent en filigrane, les auteurs veulent avant tout mettre en avant l’univers pittoresque et coloré de cette artiste hors norme. Quel parcours ! Maud Lewis vit au Canada avec son mari Everett, marchand de poissons, dans une maison minuscule. Alors qu’elle peine à faire des tâches quotidiennes, elle s’épanouit dans la peinture naïve , elle peint sur tous supports, du carton, des objets, et même les murs de sa maison. Un peu malgré elle, elle devient progressivement reconnue dans le monde de l’art. Le président Richard Nixon fait même l’acquisition d’une toile pour la Maison blanche. Un portrait aux couleurs joyeuses, de la naïveté, de l’empathie, de la poésie et un vernis d’humour.
Notre avis
Maud Lewis vend ses petites peintures naïves sur le stand de poissons de son mari. Rien ne prédispose cette artiste souffrant d’un handicap à la notoriété, et pourtant, elle deviendra l’une des artistes majeures de l’art folklorique canadien. Sur son chemin, elle va croiser un chat, une poule, des poissons, une femme à barbe et une à plumes, un caribou, un oiseau et même … le président des États-Unis. A l’image de sa peinture colorée et joyeuse, ce livre retrace avec humour et poésie, cette incroyable ascension. Je dois avouer que je ne connaissais pas l’artiste. Il y a pragois dans le 9éme Art de belles surprises … Biensur cette biographie est romancée et ne reflète pas exactement la vie de Maud Lewis, mais elle en donne les axes forts avec douceur et volupté. Le plus drôle étant de caractériser son art comme Naïf et/ou Folklorique. Une autodidacte malade qui a consacré sa vie à la peinture de ce qu’elle observait avec couleurs et pinceaux, sans se prendre au sérieux, pour voyager malgré son handicap. C’est joli et on en a bien besoin dans notre monde aux périodes difficiles. La Bd reflète bien le monde dans lequel elle a vécu, dans ce siècle qu’elle a traversé, vivant simplement dans une maison de 16 M2 devenue aujourd’hui une pièce de musée. Aujourd’hui ses œuvres, souvent de petits formats en lien avec sa polyarthrite se collectionnent et participent à des enchères mondiales. Merci pour cette découverte contemplative ! On retrouve un fin d’album une petite biographie qui a servit de support à nos deux auteurs.
En deux mots
Superbe et poignant.
Jean-Claude Attali
A propos des auteurs :
Dessinatrice ancrée en Nouvelle Aquitaine, Émeline Grolleau étoffe son parcours de psychologie en se formant à l’Art Cru, École d’expression créatrice analytique de Bordeaux. En 2021, elle écrit et dessine le roman graphique autobiographique, Mon petit orteil m’a dit et le fait exister en auto-édition. Il s’est écoulé à presque 500 exemplaires.
Par ailleurs, elle dessine et croque les événements, les petites scènes et les émotions du quotidien dans de courtes planches humoristiques sous le nom Eme. contact@emelinegrolleau.com
Mathieu Siam est né en 1976 à Bordeaux. Diplômé d’une Licence du Département des Lettres de l’Université de Clermont-Ferrand, il réalise actuellement un Master spécialité Littérature de jeunesse de l’université du Maine. Depuis l’enfance, il est passionné par la Bande dessinée. Au sein de l’association 9e art en Vienne (9AEV.org) il occupe successivement des postes à responsabilité. Il crée, entre autre, des rencontres et des animations. Ces actions dans le domaine de la bande dessinée l’ont conduit à être membre du jury “Prix public” du FIBD d’Angoulême et mandaté pour trois ans au conseil d’orientation de la CIBDI. En Parallèle à ces actions de médiation, il pratique le dessin et l’écriture. Il suit les cours de dessin de l’artiste Michel Bona puis de Xavier Jallais et intègre la triade Scénario « bande dessinée » de la structure narration (issue du DU Écriture de création). En 2011, il rejoint l’atelier Bidibull et il reçoit le grand prix de la ville de Saint-Benoît pour sa poésie illustrée en bande dessinée. En 2013, il crée un spectacle dessiné autour du western qu’il co-scénarise avec Damour, Nicolas Dumontheil et Benjamin Flao. En 2014, il écrit et illustre « Pain perdu ». Cette histoire fera l’objet de lectures en classe. «Galet» aux éditions Comme Une Orange est son premier ouvrage édité. Formé à la littérature de jeunesse à l’université du Maine, il publie Galet en 2016 ( sélection prix Michel Tournier 2018 ) et Un arc-en-ciel en 2018 ( sélection pour le prix révélation jeunesse ADAGP 2019 ), Empreintes en 2020 ( répertorié dans le top 10 de meilleurs livres illustrés 2020 par Comixtrip ) aux éditions Comme une orange. ll participe également à des ouvrages collectifs comme la revue Essai ( dirigée par Marie Gloris Bardiaux-Vaïente ) ou Émulsions ( autrice Servane LC ) Son dessin d’observation aux traits épurés invite à la contemplation. ll propose de regarder le monde pour mieux voir en soi. En 2019, il est lauréat du prix Voyage à Bologne organisé par la charte des auteurs et illustrateurs jeunesses.
Lien vers la page des Éditions Vraoum ! de « Maud Lewis ».
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