Parution : 10/2023
Résumé
La boxeuse Diane Berkovitch n’a que 18 ans quand elle est acceptée pour le match d’ouverture des jeux olympiques de Londres, en 2012. L’une des sportives les plus prometteuses de sa génération, elle abandonne pourtant la compétition le jour J et disparaît totalement de la vie publique, dans l’incompréhension générale. Alors qu’elle pensait sa carrière révolue et son passé enterré, Diane sort les gants des années plus tard pour affronter ses démons sur le ring.
Notre avis
Avec cette nouvelle BD, l’autrice se lance dans la fiction, tout en restant attachée aux thématiques qui la portent,
comme le questionnement de soi avec aujourd’hui plus de 5000 abonnés sur Twitter qui attendaient ce livre ! Une première BD de fiction où l’autrice mêle le traditionnel avec l’aquarelle et le numérique. Les premières affaires de violences sexuelles commises dans le monde sportif sont évoquées dans les années 1980-1990. Ce sont d’abord des témoignages dans la presse qui permettent une mise en avant du phénomène avant que le monde scientifique ne s’empare de la problématique. Peut être vous souvenez vous du Scandale dans le monde de la gymnastique avec le Team USA en 2016 ? Ici, le sujet central est la disparition pure et simple d’une femme du milieu sportif alors qu’elle est aux portes de la gloire. En cause, son viol la veille d’un combat de boxe en ouverture des Jeux Olympiques de Londres. Elle est Lesbienne, vit une belle histoire d’amour entachée d’un « secret » qui devient de plus en plus lourd a porter. Elle veut sa revanche, et quelle revanche. La trame narrative est bien conçue, avec des personnages complexes et une histoire riche en rebondissements, c’est une vraie réussite pour Freaks que les internautes plébiscitent déjà. Quel punch ! N’oublions pas que les violences faites au femmes* sont aujourd’hui une dure réalité contemporaine comme le rappel « The Lancet« , et particulièrement concernant les demandeuses d’asile en France, preuve si il en était encore besoin des combats qu’il reste à mener. On notera enfin la très belle préface de Cess :
« … La réparation est un droit. L’obtenir nous allège. Mais nos vies
et nos émancipations se jouent ailleurs. En dehors de la lutte, du combat, et de la survie.
Et c’est en cela que cette œuvre est absolument nécessaire.
Elle m’aura apporté une joie cathartique et une réconciliation
avec ma propre histoire, mais également des horizons d’espérance.
Je vous souhaite d’y trouver les mêmes richesses, et bien d’autres encore. »
En deux mots
Une lutte des corps qui mènera les personnages au-delà de leurs attentes..
Jean-Claude Attali
Lien vers la page Les Éditions Lapin de «Sous la Ceinture»
A propos de l’autrice :
Freaks est artiste-autrice freelance en Normandie. Depuis près de cinq ans, elle scénarise, illustre & édite des bandes dessinées qu’elle publie au préalable gratuitement sur internet. Actuellement, elle a à son actif quatre ouvrages papiers : Punk, Rose, Je ne serais pas ta muse et Autopsie des échos dans ma tête. C’est aussi une punk, handicapée et folle, qui milite activement sur internet depuis quelques années dans les luttes anti–validiste et antipsychiatrie. Elle dessine beaucoup d’animaux et s’est spécialisée dans l’animal fantasy.
Twitter : @freaks_dessin
Instagram : @freaksdessin
- : Une plateforme pour recueillir les témoignages de victimes de violences dans le monde sportif, baptisée « Balance ton sport »,est en ligne dans le cadre d’une commission d’enquête de l’Assemblée nationale réunissant 30 députés. Elle « a vocation à accompagner l’élan de libération de la parole et à éclairer les travaux de la commission d’enquête sur les défaillances dans le mouvement sportif », lancée en juillet 2023 à la demande des écologistes qui soulignent, dans leur communiqué, que des révélations « de violences sexuelles et sexistes » ont touché « quasiment toutes les disciplines ».« Nous recevons nombre de témoignages, de messages de personnes qui souhaitent s’exprimer sur des situations de violence subies au sein des clubs, licences et fédérations. C’est le signe que le besoin de parler, et de surcroît être écouté, reste urgent », a fait valoir la députée écologiste Sabrina Sebaihi, rapporteure de cette commission. Les témoignages de victimes de violences, « physiques ou psychologiques », pourront être déposés sur le site balancetonsport.fr. Ils seront consultables par les députés membres de l’organe d’enquête, qui feront des recommandations à l’issue de leurs travaux devant durer six mois au maximum.
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