Parution : 04/2023
Résumé
Publié dans Métal Hurlant il y a plus de 40 ans, ce récit post-apocalyptique résonne étrangement avec notre présent. « Imaginez… Imaginez un village des Alpes, serré par les montagnes et l’hiver qui vient. Imaginez… des hommes jusque-là tenus à l’écart d’une guerre qui fut si subite qu’ils n’y prirent pas part. » Ces survivants vont devoir faire face à une nouvelle menace : l’assaut des « verts », ces soldats venus du Nord déterminés à assujettir les montagnards par la force. Résistance, conscience écologique naissante, mélancolie et rencontres au cœur de la montagne sont les ingrédients de cette saga post-atomique qui demeure un incontournable de Michel Crespin.
Notre avis
Dans cette réédition collector des intégrales des deux séries-cultes de Michel Crespin (1955-2001), Les Humanoïdes Associés nous invitent à redécouvrir les univers captivants de « Marseil » et d’ « Armalite 16 », deux séries publiées initialement dans les pages de « Métal Hurlant », aux illustres fondateurs Jean-Pierre Dionnet, Philippe Druillet & Mœbius,(Les tout premiers abonnés s’appelaient Alain Resnais, Chris Marker ou Federico Fellini. Des fondateurs seront rejoints par un certain Philippe Manœuvre, tout juste échappé de Rock & Fol. – NDLR) offrent aux lecteurs une expérience complète et riche de textes d’accompagnement ciselés commentant l’œuvre et l’auteur. On peut être rapidement interpellé par ce dessin, ces couleurs et l’ambiance qui ressort des planches de Crespin. La mise en abime est totale est sans concession, offrant au lecteur une liberté d’interprétation cadrée par un scenario déconstruit. Le lecteur est ainsi embarqué dans un univers qu’il croit connaitre, qu’il reconnait puis qui change brutalement à la limite du romanesque. C’est là tout le talent de Michel Crespin, nous entrainer constamment vers l’inconnu. Si l’histoire, ou plutôt les histoires qui composent cette intégrale, en elle même, bien que astucieusement articulée, ne laissera pas une trace indélébile dans l’univers de la BD, l’esthétique de Crespin nous offre lui une expérience visuelle intéressante. Les fans de cet auteur, devenu mythique après sa mort prématurée, retrouveront avec plaisir son dessin, ses couleurs et sa mise en lumière dans son univers si singulier. Les nouveaux lecteurs apprécieront le talent artistique et imaginatif de l’auteur, accompagné d’une préface de Jean-Pierre Dionnet et d’un essai/postface par Nicolas Trespallé. Une belle manière de découvrir ou redécouvrir un incontournable du 9ème Art qui a su mêler sa vie réelle et son univers quotidien tout en étant fidèle a ses idées. Une belle alchimie pour cette belle intégrale …
En deux mots
Une intégrale essentielle, pour se plonger dans le dessin et l’univers exceptionnel de Crespin
Jean-Claude Attali
Lien vers la page «Les Humanoïdes Associés»
A propos de l’auteur :
Michel CRESPIN est né dans les Hautes-Alpes. Après deux ans d’Arts-Déco à Nice il regagne ses montagnes où il travaillera jusqu’à sa mort. Publié dans Métal hurlant, Michel Crespin sort son premier album aux Humanoïdes Associés en 1979, Marseil. Chez le même éditeur suivra le cycle Armalite 16 avec quatre albums ainsi que Attentes ; il explore le Moyen Âge à partir de 1991 chez Vents d’Ouest avec sa saga Troubadour en trois brins, puis avec les Faust dont le deuxième tome est paru chez Casterman… Publié au Japon chez Kodansha, Elie, où il raconte son fils et ses montagnes, paraît en 1996. Sorti en octobre 2008, l’album Villa Toscane est publié, à titre posthume, chez Futuropolis. En parallèle, Michel Crespin illustre des textes de Je Bouquine et des livres pour enfant d’Eric Boisset chez Magnard. Il travaille aussi pour un grand nombre d’ouvrages collectifs contre le nucléaire, pour Greenpeace, pour Amnesty International, pour l’aide aux taulards, pour les Innus, pour les enfants des cités, sans oublier la défense de ses montagnes et sa région. Michel Crespin reçoit des prix aux festivals d’Angoulême, de Pertuis, d’Audincourt, de Saint-Malo, où des expositions lui sont consacrées. Il obtint, en 1999, pour l’ensemble de son œuvre, le Prix « Grand Boum-Caisse d’Epargne », décerné par le festival bd BOUM à Blois. Il meurt, à l’âge de 45 ans, des suites d’une rupture d’anévrisme en février 2001 à son domicile, dans les Hautes-Alpes.
Que de souvenirs!!! Merci.