Parution : 10/2016
Résumé
Caricatura … Du latin populaire caricare, charger, exagérer, lui-même issu du gaulois carrus, char est employé pour la première fois dans la préface d’un album d’Annibal Carrache en 1646. Il donnera les mots français charge et caricature… Le ton est donné. Nous imaginons souvent que la caricature est une spécialité française en oubliant ses racines latines il est vrai, mais aussi égyptiennes et grecques. Oublions les racines grotesques de l’Antiquité et du Moyen-Âge et intéressons nous à l’après Gutenberg, ce coréen inventeur de l’imprimerie vénitienne de Marco Paulo. Je caricature à peine.
Ce « De 1789 à nos jours », c’est finalement le règne de Saturne de la caricature, son âge d’or. L’ouvrage nous entraîne donc dans un voyage dans le temps historique du XVIIIème siècle à nos jours dans ce qui est, et sera probablement, l’artefact, le vestige, de nos bandes dessinées modernes. Dans ce sillage, nous retrouvons pêle-mêle : révolution, monarchie de Juillet, affaire Dreyfus mais aussi des sujets plus proches de nos préoccupations contemporaines et une analyse thématique, ludique et passionnante en somme de l’humour et de l’histoire par l’image.
Notre avis
Ecrire une anthologie, fut-elle succincte, de la caricature de 1789 à nos jours était une gageure que Bertrand Tillier relève avec brio dans cet ouvrage broché de près de 200 pages. Le professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-1 Panthéon Sorbonne, n’est pas, il est vrai à son coup d’essai. Dans cette gabegie et ce foisonnement de livres parlant de la caricature. Il fallait un phare et celui ci est complet, documenté et offre liens et références. Cette quasi encyclopédie nous garde en haleine, pari réussi pour Tillier dans ce volume. Un florilège historique attractif qui nous entraîne dans la grande Histoire par « la petite porte » du dessin satyrique avec délice et gravité. Un livre passionnant chez une maison d’éditions qui privilégie le visuel et la qualité. Le neuvième Art autrement …
En deux mots
On espère un épisode 1, tout aussi Caricaturesque, « De l’Art Pariétal à nos ancêtres les Gaulois … », Puis un 2… A s’offrir ou à offrir pour se réconcilier avec la caricature. Beaumarchais nous le dit bien : « Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer ». Satiriquement vôtre…
Jean-Claude Attali
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Extraits
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