Prisonnier Riku T1 à T4 (Seguchi) – Akata – 6,95€

prisonnier_riku_1Parutions : Tome 1 et 2 – 11/2014,
Tome 3 – 12/2014, Tome 4 – 01/2015

Résumé

Une météorite s’est écrasée sur Tokyo 10 ans auparavant. La ville sinistrée s’est scindée en deux: le quartier riche et le quartier pauvre, bidonville où s’entassent les défavorisés dans un climat sauvage.  Riku fait partie d’eux, et se débrouille pour survivre au quotidien en tant qu’orphelin. Un policier intègre, que Riku surnomme « Papy »  l’a pris sous son aile en lui inculquant des valeurs morales, sans jamais oublier son gâteau d’anniversaire chaque année. Un jour, une enquête l’amène à croiser le chemin de ripoux et il se fait descendre par le préfet de police qui donne dans le trafic de drogue et d’organes. Riku est accusé du meurtre et se retrouve donc amené dans la prison la plus violente qui soit: l’île du Paradis. Grâce à son courage, sa ténacité et son sens exacerbé de la justice, Riku va réussir petit à petit l’exploit de s’attirer le respect et l’admiration des plus gros caïds de la prison. Son objectif: s’évader de la prison et faire payer son crime au préfet pour le meurtre de son Papy.

Notre avis

Une nouvelle série shonen qui change de l’ordinaire avec une atmosphère très chaotique, underground avec pour toile de fond le milieu carcéral dans un Tokyo post apocalyptique, autour d’un personnage ultra charismatique : Riku.

© 2011 by Shinobu Seguchi (AKITASHOTEN, Japan)
© 2011 by Shinobu Seguchi (AKITASHOTEN, Japan)

Ce shonen ne fait pas dans la dentelle et multiplie les combats dans un climat ultra violent. Les chorégraphies des différents combats ne sont pas très évoluées mais cherchent plutôt un rendu réaliste (même si l’on se demandera comment Riku arrive à survivre avec tout ce qu’il se prend dans la figure). Ici donc, point de pouvoirs magiques ou de figures martiales improbables. Seulement des combats de prisonniers qui défendent leur vie en se basant sur la loi du plus fort. C’est là où Riku intervient, car malgré sa jeunesse et sa frêle condition d’enfant de 13 ans, il va défier des armoires à glace qui font 3 fois sa taille et tout en muscle, armé de sa volonté, son sens de la justice et l’espoir. Nous voyons ici que les traits caractéristiques du shonen: la persévérance, combat, soif de justice, sens du devoir, l’espoir, la quête initiatique, etc. sont poussés à leur extrême et autant dire que ça remue pas mal!

© 2011 by Shinobu Seguchi (AKITASHOTEN, Japan)
© 2011 by Shinobu Seguchi (AKITASHOTEN, Japan)

D’un point de vue graphique, un character design à la hauteur, et des combats bien punchy et dynamiques appuient bien le scénario et j’avoue avoir lu les 4 tomes d’une traite sans pouvoir m’arrêter. Qu’on ne s’y méprenne pas, il ne s’agit pas ici d’une apologie de la violence physique mais les multiples combats sont une métaphore de la violence morale de soumission de cette population désœuvrée qui essaie désespérément de donner sens à leur survie et de survivre dans un milieu complètement corrompu. L’épisode de combat avec le lion n’en est qu’un exemple d’injustice parmi tant d’autres. La seule crainte est que ce manga finisse par s’épuiser si l’on reproduit trop le même schéma (chaque caïd étant un par un « converti » à la cause  de Riku), sachant il y a déjà 21 tomes publiés au Japon. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, Prisonnier Riku apporte un vent de fraîcheur et de nouveauté qui ferait pâlir d’envie Naruto (dont la dernière année de publication a ressorti tous les personnages depuis le début en mode fanboy, avec un combat final interminable) et Bleach (qui en est à son énième nouveau pouvoir et nouveaux ennemis). Cette série est plus que prometteuse donc tout fan de shonen qui se respecte se doit au moins d’aller jeter un coup d’œil sur l’extrait en ligne du tome 1 (lien ci-dessous) et/ou regarder la bande annonce concoctée par Akata.

En deux mots

Cette nouvelle série est un véritable concentré de soif de justice et se démarque des ténors du genre, nous offrant ici une aventure passionnante poussant les valeurs du Shonen à leur extrême.

Julien Jaccone

Extrait-Akata

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