Daisy lycéennes à Fukushima T1 (Momochi) – Akata – 6,95€

Parution: 05/2014

Résumé
Un mois après le terrible accident nucléaire qui s’est produit à Fukushima, Fumi se décide enfin à sortir de chez elle. Elle retourne au lycée où elle retrouve ses meilleures amies avec lesquelles elle décide de reformer leur groupe de musique baptisé « Daisy ». Malheureusement, l’insouciance ne semble plus de mise depuis la catastrophe et les lycéennes vont devoir affronter la dure réalité qui s’impose à elles.

Notre avis
Reiko Momochi s’est rendue à Fukushima où elle a recueilli les témoignages de parents, étudiants et professeurs pour constituer son œuvre. L’histoire n’est que pure fiction, mais le ressenti et les préoccupations des personnages sont semblables à ceux des habitants de Fukushima. Deux sentiments prédominent : la peur et l’incertitude. Cependant, l’auteur évite de tomber dans le larmoyant et laisse transparaître de l’espoir. Fumi et ses amies sont certes amenées à prendre des décisions bien trop importantes pour des lycéennes mais elles sont rattrapées par la vie. Ainsi, elles tombent amoureuses, participent à une fête et continuent même à rire. L’espoir est aussi apporté par deux personnages masculins, Tamaki et Seiji, qui œuvrent à la reconstruction de la ville. Le scénario est ainsi bien ficelé et porté par des dessins de très bonne qualité.

Enfin, Daisy lycéennes à Fukushima affiche un objectif clair : ne pas oublier le drame qui s’est déroulé à Fukushima et surtout ses habitants que même le gouvernement japonais semble dédaigner et qui ont l’impression qu’on leur ment sur l’ampleur de la situation. L’auteur rappelle en introduction qu’un an et demi après l’accident nucléaire, on ne trouve que trop peu d’émissions qui évoquent encore les zones sinistrées. Or, la situation est loin d’être résolue, comme le décrit Karyn Nishimura-Poupée qui a rédigé la postface du manga où elle établit un état des lieux actuel de Fukushima. Surtout, cette catastrophe doit amener toute l’humanité à se demander quel avenir donner au nucléaire.

En deux mots
Une œuvre engagée et incontournable, qui marquera l’histoire de la littérature Manga.

Aurélie Jaccone

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