Parution : 02/2014
Résumé
Au cœur de la forêt de Fontainebleau, existe un temple majestueux en l’honneur de divinités oubliées de continents lointains. En ce lieu, règne Noé, artiste à la marge qui crée sans cesse en se servant des détritus honnis de notre société de consommation. Il vit serein au creux de cette cathédrale sylvestre et ses cris résonnent sur des panneaux qu’il affiche ici et là, selon son humeur. Dans le secteur, c’est une célébrité. Pourtant, il les impressionne un peu. Peu nombreux sont ceux qui osent lui parler, à lui, qui a tant a partagé. Aux frontières de son domaine, derrière les enceintes barbelés de la production agricole, il peut les observer…. nous observer. Il est le témoin de la folie de notre vie dont il est le reflet. Seul, dans un matérialisme alternatif. Il est un miroir aux alouettes pour les esprits contraints, étriqués, incapables de penser différemment, dans les phares d’un esprit libre et visionnaire qui dit que notre sécurité n’est que paille dans la tourmente de la nature en colère.
Notre avis
Librement inspiré du Livre de Roger Chomeaux et Laurent Danchin, Chromo: Un pavé dans la vase intellectuelle, Zéphir publie Le Grand Combat. Il raconte une histoire qui pourrait être celle de Chromo ou de beaucoup de ses semblables, comme le suggère la postface de Laurent Danchin. En 128 pages d’une puissance graphique indéniable, Zéphir signe ce premier album qui est troublant par le silence de ce cri contre la société de consommation. L’utilisation très rare du dialogue dans cet ouvrage donne un poids important à chacun d’entre eux et dans ces bois, les maximes affichées sur les arbres résonnent longtemps après que l’on ait refermé cet ouvrage intense.
En deux mots
Une belle découverte qui nous rappelle que, du point de vue des Noé et autres Chromo sur la puissance autodestructrice de nos sociétés modernes, nous sommes marginaux à notre espèce et à notre biotope.
Alain Lamourette
Lien vers la page éditeur de l’album :Le Grand Combat
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