Parution : 08/2013
Yvon est un jeune soldat belge au tout début de la seconde guerre mondiale. Par un concours de circonstances, il se retrouve déserteur. Après deux années de planques dans les bois de sa région, à Chimay, Yvon cherche de l’aide auprès de son père qui le rejette instantanément par peur d’un contrôle des militaires allemands. Il restera quatre ans dans les bois, en compagnie d’autres déserteurs et d’un homme-cerf, mélange entre conscience, mal intérieur, puissance surnaturelle et hallucination. En parallèle, le récit de sa vie nous mène au Congo. Car oui, Yvon a survécu et refait sa vie loin de sa terre natale où personne ne le retenait. Il est désormais un colon travaillant dur sur son exploitation. Exploitation, c’est aussi le régime politique en place, contrôlé depuis la Belgique. Les Africains sont une main d’œuvre abondante, économique et nécessaire au développement des richesses à venir. Mais chez « Monsieur Yvon », les conditions sont moins pires qu’ailleurs, surtout pour ses aides et amis Kymia et Shadé, qui pourrait être sa future femme. Sauf qu’en ces temps rien n’est moins sûr, en particulier quand la tempête menace le confort colonialiste de ce petit paradis…
Pour l’auteur, Nicolas Pitz, c’est sans doute l’occasion de témoigner de son grand-père maternel, et pour nous de participer à un voyage aux contextes géopolitiques. L’ouvrage est parfaitement maîtrisé, tant sur le plan scénaristique, grâce aux éléments fournis par la grand-mère de l’auteur (dont quelques photos d’époque se retrouvent en fin d’album) et « d’anciens » du Congo Belge, ainsi que par un dessin agréable aux couleurs adaptées aux situations historiques. Ce qui n’aurait pu être qu’une simple histoire autobiographique s’avère être un livre d’aventures où chacun est pris par la vie de cet homme au long parcours.
Rentrez dans cette histoire, c’est la passion partagée !
Didier Bonifay
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