Parution : 08/2013
New York, à l’orée d’un second conflit mondial sanguinaire. Les Etats-Unis, pourtant loin de la montée de la haine en Europe, ne sont pas pour autant à l’abri des complots qui se trament sur leur sol. Ainsi, quelques assassins japonais sont repérés sur les docks et les services secrets remontent la piste d’une cargaison dont le contenu pourrait décider du sort de la guerre à venir. Sans se mouiller politiquement, le gouvernement s’allie au richissime dandy Lamont Cranston. Car, au-delà du beau monde dans lequel il s’épanouit, il est aussi le Shadow, justicier impitoyable au passé trouble et sulfureux…
Régulièrement à l’honneur des comics depuis sa création en 1930 pour une série de romans populaires et un film en 1994 avec Alec Baldwin dans le rôle-titre, The Shadow revient sous la plume du brillant Garth Ennis. Le scénariste irlandais revient aux premières heures du héros, peu avant la guerre, et lui imprime la dose de violence qui a fait sa marque de fabrique. L’origine mystérieuse et criminelle du personnage permet justement d’aller assez loin dans ses actions pour le bien, le montrant sans pitié pour ses ennemis car connaissant la vraie nature du mal, et la période troublée des années 30 s’y prête également. Ce renouveau, brillamment mis en avant par les couvertures toujours sublimes d’Alex Ross, pêche par contre un peu au niveau du dessin. Aaron Campbell, dont l’encrage épais pourrait être mieux exploité, déçoit sur quelques attitudes figées et ne permet pas toujours une nette distinction entre les visages des protagonistes, ralentissant la lecture lors des scènes importantes. On ne peut toutefois qu’apprécier le retour de ce précurseur des super-héros modernes.
A la fois hommage et nouvelle aventure, une série qui replonge dans l’âge d’or du pulp.
Arnaud Gueury
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