Parution : 03/2013
Depuis que les derniers Nexus-6 en liberté ont emménagé dans son appartement, J.R. Isidore commence à prendre conscience de leurs différences. Bien que lui-même soit un « spécial », pas assez intelligent pour avoir le droit de quitter la Terre ou d’avoir un bon emploi, il découvre leur inhumanité à travers leur manque d’empathie. Alors que les androïdes se préparent à l’arriver d’un chasseur de primes qui voudra les éliminer, ils attendent pourtant la prochaine émission télé de Buster Sympa. Surpris, Isidore comprend leur impatience quand l’animateur dévoile aux yeux du monde la supercherie du Mercerisme. Si tout n’était qu’illusion, en quoi croire désormais ?
Avec ce volume, l’ambitieuse adaptation du récit distopique de Philip K. Dick prend fin. Ce projet unique de reprendre le roman avec les textes et récitatifs originaux a prouvé son efficacité grâce au talent de Tony Parker. Les textes de l’écrivain ont permis au dessinateur d’éviter les redondances et les effets superflus, pour ne se consacrer qu’à une mise en image des émotions et des réflexions des personnages – ou leur absence. Forcément fidèle, l’auteur américain ne s’est permis aucune réinterprétation personnelle, au contraire donc du film Blade Runner. Aux lecteurs de se faire leur idée sur la conclusion de la série et l’humanité ou non du héros. Tony Parker, en plus d’avoir su trouver les images, a aussi réussi à maintenir le rythme et l’intérêt lorsque l’action était moins présente, comme dans les deux derniers tomes, et que tout se jouait au niveau psychologique. Les états d’âmes des personnages, les manipulations mentales, les doutes, tout concourrait à des dernières pages casse-gueule. Mais ce n’est pas le cas.
Conclusion d’une série à la narration expérimentale qui pourrait faire des émules.
Arnaud Gueury
Chronique du Tome 5
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