Parution : 09/2012
Dans le cadre de son travail d’infirmière à domicile, Valérie Villieu est amenée à rencontrer Joséphine, une vieille dame mise sous tutelle suite à une hospitalisation. Des premiers contacts difficiles mais nécessaires pour ouvrir le dialogue et s’immiscer dans sa vie aux échanges quasi-maternels, Valérie et Joséphine vont s’apprivoiser et nouer un lien aussi important qu’il est presque le seul dans la solitude de l’octogénaire…
Little Joséphine est l’exemple parfait de la BD salutaire. Extrêmement bien réalisée, elle est aussi un témoignage juste et impartial sur la place des personnes âgées dans notre société. Valérie Villieu y raconte son expérience, avec beaucoup de retenue et de pudeur, mais sans oublier d’égratigner tous ceux qui profitent du système : tuteurs qui cumulent les clients pour gérer leurs comptes sans jamais leur accorder la moindre importance et aides à domicile lancés sans expérience, qualification ou conseils auprès d’eux. Mais, au-delà d’un constat accablant sur cet abandon, la scénariste livre une œuvre touchante de poésie et d’amour, à l’image d’une Joséphine basculant d’une émotion à l’autre. Raphaël Sarfati met lui en images cette plongée dans la mémoire et l’oubli, jouant avec des codes graphiques classiques – un gaufrier de 9 cases – pour mieux les briser et rendre compte de la confusion de son héroïne. Ainsi, les cases se mélangent, se chevauchent, se déchirent ou se vident, au gré de la maladie qui fait son œuvre.
Une BD qui fait passer par tous les sentiments.
Arnaud Gueury
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