Parution : 10/2012
Héra est en colère dans son palais de l’Olympe. Zeus, son mari, l’a encore trompée et de son infidélité va naître deux enfants. Le destin a décidé que le premier né, Eurysthée, deviendra un tyran commandant son frère, Héraclès, qui ne pourra rien lui refuser. En revanche, ce dernier sera un héros, pur et généreux. Au fil des ans, les enfants grandissent de la sorte. Héra profite alors de la jalousie d’Eurysthée envers la renommée de son cadet pour l’inciter à pousser Héraclès vers la mort. Douze travaux lui sont proposés. A la fin, il retrouvera sa liberté…
L’auteur espagnol David Rubín s’est lancé avec ce diptyque dans une œuvre considérable. En deux tomes et plus de 550 pages, il revisite le mythe du super-héros à travers le personnage d’Hercule et de ses travaux. En s’appropriant sa légende à sa façon, il livre un hommage vibrant et extrêmement intelligent aux héros de comics de son enfance. Il crée ainsi un nouvel Olympe à mi-chemin entre Grèce mythologique et monde moderne, avec ses personnages en jupe utilisant un téléphone portable, croyant autant aux prédictions qu’à la télévision. Son Héraclès est également un catalyseur de tous les super-héros, représentant à tour de rôle Superman ou Batman (comment ne pas reconnaître également Wonder Woman en Diana l’Amazone ?). Graphiquement, son travail est lui aussi époustouflant. Le dessinateur s’autorise tous les cadrages, tous les essais visuels pour mêler les genres. Son style, à la fois cartoon par ses couleurs vives, expressif par les grands yeux des personnages et épique par les séquences d’action, vaudrait déjà à lui seul la lecture.
Une bande dessinée largement à la hauteur de ses très hautes ambitions !
Arnaud Gueury
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