Parution : 01/2009
Éphémère s’est retrouvée privée de sa mère dès la naissance. Son père, devenu veuf, est alors devenu aussi solitaire qu’austère, et seule la mer apaisait ses blessures. Grâce à celle-ci, il put rejoindre son seul amour. La jeune fille qu’est devenu Éphémère séduit un américain, le suivit, et tous deux eurent un enfant nommé Gabin. Pourtant, ce n’était pas la vie dont elle rêvait, la mer lui manquait et elle choisit de retourner dans sa Bretagne natale, seule. Quant à son fils, il devînt un homme, et eut à son tour le goût pour le Finistère, et le droit de goûter à l’amour.
Ce roman graphique est une histoire d’amour, de mort et de famille, sur fond marin. On suit page par page la vie d’un membre de la même famille de génération en génération, et on se rend compte que leur parcours est quasiment similaire : d’abord la mort, puis l’amour. Laëtitia Villemin, la scénariste, nous entraine de bulles en bulles avec des jeux de mots sur la famille et sur le monde marin, avec le chiffre 3 qui pèse plus lourd qu’il n’en a l’air, et avec des phrases poignantes qui laissent sans voix. Ainsi commence ce livre : « Il était l’homme d’une seule femme, d’une seule intimité, et seule la mer avait su faire taire cette trop criante vérité ». Quant à Guillaume Sorel, son crayonné noir et blanc correspond à la poésie du scénario, et rend l’histoire encore plus saisissante.
Un souvenir de lecture loin d’être éphémère.
Claire Coutadeur
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