Parution : 03/2012
Le brave héros de ce premier volet est un cuistot prénommé Albert dont la spécialité est la croquette aux crevettes, ce qui n’est pas rien quand on espère gagner le cœur d’une jolie Asiatique prénommée Mia. Sauf que de cuillère en fourchette, le voilà qui se retrouve à bord d’un navire interstellaire, rempli de Chinois guère souriants, en partance vers une planète lointaine… leur nouvelle Chine.
Il n’est pas surprenant de voir se camoufler deux scénaristes de cinéma derrière cette délirante aventure tant son rythme effréné ne les empêche pas de glisser moult péripéties. La fluidité du récit encourage à tourner les pages encore plus vite et forcément la dernière offre une grande frustration. Il est bien difficile de deviner ce que les auteurs nous préparent, les surprises jaillissent régulièrement des cases. Sur le plan graphique, justement, si le trait rappelle beaucoup les mélancoliques errances d’un Manu Larcenet, il prend vite son envol dans un espace créatif des plus réjouissants. La ligne épouse la folie de l’histoire, les formes font sourire et les couleurs ne cachent en rien la causticité de l’ensemble. Car derrière cette farce space opera, on comprend vite que le propos se veut plus grave et féroce qu’il ne paraît au départ.
Un réjouissant premier volet qui pousse à crier de désespoir pour avoir une suite au plus vite. La faute à des auteurs qui semblent vouloir créer autant la surprise que le trouble.
Jérôme Bouvier
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