Parution : 02/2012
Cela fait un moment que le profiler John Ghostman a raccroché les gants après qu’il n’ait pu sauver un enfant des griffes d’un tueur fou. Désormais détective privé en proie à ses démons et fantômes, il vivote entre sa bouteille d’alcool et les affaires d’adultères… Jusqu’à ce que ses anciens collègues le rattrapent et lui demandent son aide pour courser un nouveau serial killer. Un nouveau monstre qui semble d’ailleurs en avoir après lui.
Le grand auteur italien Andrea Mutti s’attaque ici au thriller glauque, en forçant tellement le trait noir que cela en devient rapidement agaçant. Il n’est pas difficile pour le lecteur de démêler l’intrigue au bout d’une dizaine de pages, tant l’artiste marche sur des sentiers balisés par des dizaines d’autres avant lui. Recyclant tout un pan de cinéma de genre de ces dernières années (Se7en, Saw…), son intrigue aurait pu être bien plus originale s’il avait joué pleinement la carte du fantastique. Sauf qu’il n’en est rien. N’osant pas aller jusqu’au bout de son idée onirique, il préfère s’en tenir à une histoire médiocre où des personnages caricaturaux ont des motivations écrites sur des timbres-poste. Heureusement, le graphisme à l’encre noire en abondance de Diego Cajelli permet de ne pas totalement irriter son public, mais le dessin est bien le seul à exercer son pouvoir de fascination ici !
Avec cet ouvrage aussi rapidement lu qu’il sera oublié, Mutti et Cajelli déçoivent. A trop être timorés, ils servent une soupe au goût de déjà lu, vu et entendu.
Jérôme Bouvier
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