Parution : 10/2011
1804, Saint-Malo. Gabrielle B., la femme corsaire, reçoit une nouvelle mission. Napoléon prévoit toujours d’envahir l’Angleterre, mais il sait que cela sera impossible si la flotte de l’amiral Nelson rôde dans la Manche. Il prévoit donc de détourner son attention et de l’attirer dans les Antilles où, officiellement, les forces navales françaises tenteront de reprendre la Martinique et Saint-Domingue aux Anglais. En secret, Gabrielle devra appâter Nelson tandis qu’un débarquement s’organisera sur les cotes britanniques. Sans Masque d’Argent, parti lutter contre les marchands d’esclaves…
Série historique par excellence, Gabrielle B. en possède à la fois les qualités et les défauts. Du côté des points forts, il faut souligner le travail de précision pour retranscrire la période; dans le scénario de Dominique Robet, qui reprend à la perfection cette époque napoléonienne entre rêves de conquêtes et bouleversement politique, mais aussi dans le trait de son mari Alain, qui offre au lecteur des dessins de bateaux et de lieux comme Saint-Malo d’un réalisme impressionnant. Mais c’est aussi où le bât blesse. Car si les décors sont irréprochables, les personnages souffrent d’un graphisme à l’encrage épais. Les visages se ressemblent et manquent d’expressions, le mouvement manque de finesse. Rien de bien nouveau, mais cela se voit encore plus quand le fond pêche aussi. En entamant un second cycle, on aurait pu attendre de voir se développer tout ce qui touche l’héroïne. Hélas, l’action file sans lui apporter quoi que ce soit et on peine à s’attacher à elle.
Une BD historique qui aura du mal à sortir du cadre étroit du genre mais qui ravira les amateurs.
Arnaud Gueury
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