Parution : 11/2011
Sei, jeune homme dépressif de 19 ans, se retrouve à l’hôpital après une nouvelle tentative de suicide. Devant son désir farouche d’en finir avec la vie, son médecin accède à sa requête. Mais Sei se réveille quelques temps plus tard, abandonné sur une plage ! Avec les jeunes gens qui l’entourent et son aussi perdus que lui, il va réaliser qu’ils ont été abandonnés sur une île déserte totalement coupée du monde. La fameuse Suicide Island dont parlaient certaines rumeurs… Le gouvernement japonais a en effet décidé qu’il était temps d’arrêter de payer des frais médicaux pour les suicidaires récidivistes. Si certains essaient aussitôt de trouver un nouveau moyen de mourir, Sei cogite et, face à la nécessité de trouver de quoi survivre, pense pour la première fois au lendemain…
A l’instar de seinen traitant de la difficulté de s’intégrer dans la société nippone, Suicide Island aborde le suicide de manière frontale. Mais Kouji Mori ne parvient pas encore à trouver un ton personnel. On est loin de la violence assumée d’un Battle Royale ou de la réflexion d’un Ikigami. Ce premier tome oscille entre l’anticipation noire et le survival à la Lost, les suicidaires devant avant tout réfléchir à une façon de survivre. Un paradoxe qui empêche pour l’instant de s’attacher à Sei et ses compagnons d’infortune, le graphisme ne permettant pas non plus de les distinguer au premier regard. Mais cette série possède un grand potentiel et, passée l’introduction, on peut attendre une montée dans l’angoisse et la noirceur.
Un manga au fort potentiel, qui devra faire un vrai choix dans son ton et son fond.
Arnaud Gueury
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