Parution : 06/2011
Jan Van Meer, Hollandais d’origine, déambule sur les champs de bataille de la Grande Guerre en temps que folkloriste et travaille en douce pour les Alliés. En mai 1917, il se voit confier une mission par l’état-major français. Il s’agit de partir à la recherche de l’ingénieur Hellequin, un génie devenu fou, mais pas pour le retrouver. L’idée est de faire coup double, autrement dit assurer une diversion pour laisser le champ libre à d’autres actions et par la même occasion repérer les espions à la solde de l’Allemagne. Malheureusement, dès son arrivée à Londres, première étape de son périple, il est accosté par l’ingénieur en question. D’entrée, les événements prennent une tournure imprévue…
La Lecture des ruines est la réédition d’une histoire déjà parue il y a 10 ans dans la collection Aire Libre. David B. nous livre une vision imagée, très personnelle, de la période. Ne vous attendez donc pas à un scénario réaliste, ce n’est pas le but, mais plutôt à des métaphores illustrées sur l’horreur de la guerre, assez impressionnantes, et à des rencontres variées avec une peuplade de personnages plus ambigus et cruels les uns que les autres. Occupé à déchiffrer la guerre en lisant les ruines, Hellequin, inventeur fou du canon à rêve pour détruire l’ennemi en le privant de ses songes, ou des hommes de terre, mi-humains mi pommes-de-terre, entre autres choses loufoques, s’impose comme le principal pilier de cette œuvre étonnante.
Cynique et décalée, cette lecture de la guerre par David B. mérite le coup d’œil.
Nicolas Raduget
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