Le Viandier de Polpette T1 (Milhaud, Neel) – Gallimard – 18€

Parution : 05/2011

L’ail des ours, une plante comestible médicinale, est un des secret de Polpette, le cuisinier de l’auberge du Coq Vert, propriété exclusive du comte Fausto de Scaramanda. Polpette est un ancien militaire, cuisinier de corps d’armée bien entendu. De son passé militaire, il a gardé sa corpulence de bûcheron et son savoir-faire inimitable pour rendre les plats les plus simples extraordinaires. L’auberge est un véritable petit paradis, ses habitants étant le personnel et les clients. Fausto est lui un facétieux grand enfant qui provoque tantôt la désolation, tantôt la joie la plus éclatante. Jusqu’au jour où son père, le terrible comte guerrier de Scaramanda, lui annonce sa venue. Et là, Fausto ne rit plus du tout… Son père, il ne l’a pas beaucoup connu, lui qui fut très tôt envoyé au Coq Vert, alors en ruine. Son arrivée va changer des nonchalantes turpitudes de Fausto et de sa petite équipe.
Parsemé de recettes de cuisines, toutes plus alléchantes les unes que les autres, Le Viandier de Polpette est une invitation à la gastronomie. Une fois le livre refermé, le regard du lecteur amateur de bonne chère sera irrépressiblement attiré vers ses fourneaux. Le récit est léger et l’aventure bien présente. Le graphisme et la mise en scène, proches du manga, apportent une certaine modernité à cette aventure hors d’age. La fantaisie des auteurs est perceptible à plusieurs niveaux, par les recettes, par les péripéties de Fausto, par l’utopie du Coq Vert et par l’exubérance de son architecture si précisément décrite en fin d’ouvrage. Une « sweet fantasy » menée avec beaucoup de talent… Un régal pour les yeux comme pour les papilles…

Alain Lamourette