Parution : 05/2011
En quête de sensations fortes, le Prince Florizel de Bohême et son fidèle écuyer, le colonel Géraldine, arpentent les rues de Londres. Comme à leur habitude, les deux compères se griment pour ne pas être reconnus. Lors d’une de leurs sorties, à la table d’une taverne, ils rencontrent un personnage fort singulier qui va attirer leur attention. Après avoir sympathisé, ce dernier leur révèle qu’il existe un lieu particulier pour quiconque veut en finir avec ses jours : le Club du Suicide. Quelle aubaine pour le Prince qui ne demande rien de plus que de se frotter aux dangers les plus périlleux. Mais a-t-il réellement conscience de la mesure de ce danger ? Lui en est persuadé, le colonel Géraldine est moins convaincu. Dès lors, ils vont découvrir un jeu de cartes où les as à la couleur noire ont le pouvoir de vie et… de mort.
Faire une adaptation de roman n’est pas chose aisée. C’est le défi que se sont lancés Clément Baloup (Mong Khéo) et Eddy Vaccaro (Championzé), les deux compères du Zarmatelier : adapter Le Club du Suicide de Robert Louis Stevenson. Clément Baloup au scénario réussit de belle manière la mise en scène de ce roman-feuilleton, qui n’est en fait qu’une partie du recueil Les Nouvelles mille et une nuits. La lisibilité est fluide et l’adaptation reste fidèle à l’ensemble de l’œuvre tout en utilisant, à bon escient, les ellipses et digressions du texte. Eddy Vaccaro, quant à lui, outre son trait dynamique, nous propose un travail à l’aquarelle des plus soignés. La performance est d’autant plus grande que c’est la première fois qu’il se lance dans une mise en couleur à la « Clément Baloup ».
Un grand moment de littérature adapté et dessiné avec brio.
Stéphane Girardot
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