Parution : 08/2010
En cette rentrée 2010, la collection Aire Libre de chez Dupuis accueille Rose d’Elisabethville, une affaire politico-policière se déroulant dans un contexte délicat, celui de la décolonisation du Congo. Eric Vermeer est un journaliste qui n’hésite pas à prendre parti en faveur des Congolais, ce qui lui vaut quelques ennuis dans une Belgique où les avis sont divergents. Rose, sa femme, qui a grandi au Katanga, est infirmière dans un hôpital où elle croise de nombreux rapatriés. Un beau jour, elle reçoit un message de Van Lancker, un riche exploitant de mines de diamants qui s’est occupé d’elle lorsqu’elle était petite. L’homme, sentant sa mort proche, la charge d’une mission spéciale qui va lui attirer des ennuis, à elle et à son mari…
Une fois n’est pas coutume, c’est une paire d’auteures qui est à l’origine de cet album puisque se sont associées Thilde Barboni, écrivaine et personnalité du monde des médias belges entre autres activités, et la dessinatrice Séraphine. On peut dire qu’elles ont bien fait ! Le trait de Séraphine se marie idéalement avec le réalisme et le sérieux de cette intrigue. Bien documentée, l’histoire retranscrit avec fidélité le contexte tendu de la décolonisation et le conflit d’intérêts qui en découle. Même si Rose semble un peu niaise par moments, l’ensemble des personnages est très intéressant à suivre car le tourment dans lequel sont plongés les héros de l’histoire contraste parfaitement avec la froideur des profiteurs sans scrupules.
Une fiction originale et bien menée dans un contexte historique bien réel.
Nicolas Raduget
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