Bulle d’Encre : Bonjour ! Tout d’abord, bravo pour cette première série en solo qui est une belle réussite. Comment juges-tu toi-même cette expérience ?
Alain Janolle : Bonjour aussi et merci ! Cette première expérience a été très enrichissante. Un peu angoissante aussi. C’est une chose que d’avoir des idées de scénario devant sa table à dessin, c’en est une autre de les développer… Heureusement, j’ai pu demander conseil à certain amis scénaristes qui m’ont bien aidé et soutenu.
BDE : As-tu rencontré des difficultés pour écrire le scénario ou étais-tu bien préparé ?
AJ : Les seules réelles difficultés que j’ai rencontrées concernent les dialogues. Comment rendre un dialogue naturel, pas trop lourd. J’ai tendance à être trop explicatif dans les dialogues, je ne veux vraiment pas perdre le lecteur, ce qui m’incite parfois à en rajouter des couches et des couches. Heureusement là encore, j’ai pu bénéficier de l’aide de mes anciens scénaristes.
BDE : Tu as donc demandé des conseils à tes scénaristes sur Nemesis et Babel ?
AJ : Oui, Anne Guéro, du duo de scénaristes Ange, m’a bien conseillé, tant au niveau de la construction scénaristique qu’au niveau des dialogues. Ce furent de nombreuses heures d’échange autours de nombreux cafés dans de nombreux bars de Paris et d’ailleurs.
« C’est en regardant ma fille jouer avec deux de ses potes que l’idée m’est venue… »
BDE : H.O.P.E. était-il un projet que tu développais depuis longtemps ? Était-ce ta volonté dès le début d’être seul aux commandes ?
AJ : Non. J’ai d’abord présenté à Drugstore un projet de science fiction assez complexe avec des gamins qui grandissaient au fur et à mesure des albums, des vaisseaux spatiaux, des planètes, des paradoxes temporels… Un truc bien compliqué… Trop compliqué. Patrick Hourcade, mon éditeur chez Drugstore, m’a alors appelé pour me dire que le dessin lui convenait mais qu’il fallait revoir le scénario. Faire quelque chose de plus simple. Quand j’ai reçu son coup de fil, j’étais sur une plage de Normandie avec ma fille Léa et ses deux meilleurs potes Deyann et Gabriel. Ils jouaient sur un bunker et c’est en les regardant que l’idée de raconter l’histoire de gamins vivant dans les ruines d’une civilisation m’est venu. Après, je n’avais plus qu’à imaginer le pourquoi de cette civilisation en ruine, pourquoi il n’y avait que des adolescents tentant de la reconstruire et c’est parti. Et oui, ça faisait un petit moment que l’idée de raconter mes propres histoire me titillait.
BDE : En plus de te lancer en solitaire, tu as changé d’éditeur. Est-ce un choix de ta part ? Quel est ton sentiment vis-à-vis de Drugstore, qui semble avoir une bonne cote auprès des auteurs ?
AJ : Après le premier tome de Babel, qui n’a vraiment pas été un succès, les relations se sont un peu compliquées avec Soleil. Le Tome 2 est quand même sorti mais les relations n’étaient plus au beau fixe, alors, quand j’ai voulu repartir sur un nouveau projet, je me suis tourné vers un autre éditeur. Drugstore en l’occurrence. Drugstore m’a proposé dès le départ de faire trois tomes en me laissant une grande liberté de création, en lisant vraiment les pages et en me conseillant tout au long du processus de création de l’album.
BDE : Pour revenir plus spécifiquement à ta série, comment t’es venue l’idée de raconter une histoire se déroulant après une invasion extra-terrestre, alors qu’on nous conte souvent l’invasion elle-même ?
AJ : Comme je l’ai dit plus haut, c’est en regardant ma fille jouer avec deux de ses potes que l’idée m’est venue. En fait, l’invasion extraterrestre est un « prétexte ». Ce qui m’intéresse le plus, c’est de décrire les relations entre les personnages, de les voir évoluer dans ce monde en ruine. Ce qui m’intéresse vraiment, c’est ce qui se passe après la fin du film, la « reconstruction ». Et pour compliquer un peu la tache des personnages, les extraterrestres leurs ont laissé les sentinelles…
BDE : La couverture du Tome 1 est très parlante et elle rappelle clairement une scène inoubliable du cinéma… Pourtant je crois qu’elle a été longue à trouver et que de nombreux essais ont été proposés. Peux-tu nous en dire plus ?
AJ : Il est clair que quand on raconte une histoire « post-apocalyptique » qui se passe à New York, on a tout de suite en tête la fameuse image de la fin de La Planète des Singes. J’ai vu et revu ce film des dizaines de fois durant mon enfance et mon adolescence, et j’ai voulu lui rendre hommage sur la couverture du Tome 1 de H.O.P.E. Mais c’est vrai que la couverture a été assez longue à mettre au point… Comme toute mes couvertures en fait !
BDE : La série est-elle prévue sous forme de cycles ? Combien de tomes as-tu déjà en tête ?
AJ : Oui, la série est prévue sous forme de cycles. Le premier comptera trois tomes et, si le succès est au rendez-vous, il y en aura d’autres. Le second cycle devrait en compter deux, puis un et encore trois, mais il faut d’abord vendre les trois premiers…
BDE : On le souhaite vivement ! Pourrait-on aussi imaginer un album racontant les événements ayant conduits à la création du projet H.O.P.E. ?
AJ : Oui, j’aimerais vraiment beaucoup, mais je vais d’abord me concentrer sur la série principale.
BDE : Alors bon courage et merci !
AJ :
Merci à toi !
Propos recueillis par Arnaud Gueury.
Interview réalisée le 22 juin 2010.
© 2010 Glénat/Janolle
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