Parution : 05/2010
Après un premier volet exaltant la liberté artistique et amoureuse recherchée par de multiples talents à Mexico au début des années 20, L’Impertinence d’un été se referme avec un deuxième opus qui rime avec désenchantement. Denis Lapière et Ruben Pellejero poursuivent et achèvent leur œuvre inspirée de la vie de deux photographes, l’américain Edward Weston et l’italienne Tina Modotti. Leur histoire est bien connue de Théophile Genet, un écrivain homosexuel – fictif cette fois – qui a vécu avec eux cet été magique, et qui raconte tout à son chauffeur de taxi en 1942 dans un bar à pulque. Empreint d’une mélancolie due à l’âge mais aussi à la mort de Tina, Théo brosse sans détour la fin d’une époque et de ses idéaux. Tina, tiraillée par les choix qui s’offrent à elle, est en proie au doute, et le retour d’Edward au Mexique n’arrange rien. L’été impertinent cède peu à peu sa place aux mauvais jours pour elle et ses amis…
Difficile de résumer en quelques lignes la force contenue dans cette histoire. Denis Lapière fait mieux que convaincre en nous offrant un dénouement digne du premier tome, déjà très alléchant. Les espoirs collectifs et dilemmes personnels, qu’ils soient politiques, amoureux ou artistiques, sont abordés avec une justesse de ton, un humour léger et une grande poésie. Une mise en page épatante, avec de belles et grandes cases aux couleurs exquises, servies par le trait épais mais précis de Pellejero, finit de nous séduire.
Une œuvre puissante et riche, qui mêle habilement fiction et faits réels.
Nicolas Raduget
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