Parution : 01/1976
1911. Paris est en émoi depuis qu’une créature volante terrorise les promeneurs et sème la mort sur son passage. Un témoin digne de confiance reconnait l’oiseau : un ptérodactyle ! Alors que les responsables du muséum d’histoire naturelle du jardin des plantes mettent du temps à découvrir que l’animal vient de chez eux, une intrépide jeune femme semble être à sa poursuite. Elle n’est pas la seule, car les chasseurs les plus émérites, comme le célèbre Justin de Saint-Hubert, mandaté par le gouvernement, sont attirés par la récompense d’un richissime banquier américain… Pour Adèle Blanc-Sec, les choses sont toutefois bien plus compliquées, et le mystère du ptérodactyle ressuscité (Adèle et la Bête) va rapidement l’entrainer sur les pistes d’une secte d’adorateurs de Pazuzu, une antique divinité babylonienne (Le Démon de la Tour Eiffel)…
Difficile de ne pas entendre parler d’Adèle Blanc-Sec à l’heure où un film de grande ampleur concrétise un succès critique et public acquis depuis plus de 30 ans ! Initialement publié dans les pages du journal Sud-Ouest, Jacques Tardi tenait là son propre feuilleton, hommage au genre qui passionnait les lecteurs au début du siècle. Et dès son arrivée, Adèle s’est imposée comme un personnage fort, charismatique et peu conventionnel. Pensez donc, une femme belle, indépendante, courageuse et téméraire, qui fume et boit, avec des idées contestataires à une époque où elle n’avait pas le droit de vote ! Même à la sortie de l’album, une femme aussi forte était rare en BD. Alors si depuis le style a un peu vieilli, les intrigues et les rebondissements conservent leurs qualités. Tardi est un maître pour raconter cette époque de l’avant-guerre ou de l’entre-deux-guerres, et son Paris semble si vivant qu’il nous y plonge en quelques cases. La touche fantastique qu’il ajoute ne fait que conforter l’intérêt de cette série culte qui mérite ce rang.
A l’occasion de la sortie du film de Luc Besson, Casterman et EuropaCorp proposent un étui au tirage limité contenant les deux albums au prix d’un seul.
Arnaud Gueury
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