Parution : 09/2006
Grâce à la retransmission en direct des combats effectués par les équipes des missions de « sécurité », Douglas Pistoia est devenu un héros planétaire. Il est extrêmement riche, et il a trouvé un moyen de rassurer sa jeune femme, qui le préfèrerait pauvre plutôt que mort. En effet, jouant de sa popularité, Multicorps, la société qui l’emploie, a décidé de l’affecter à des missions plus « télégéniques » (autrement dit, plus propres en termes de violence…) et moins risquées, pour ne pas perdre l’investissement qu’il représente. Mais l’envers du décor est beaucoup moins reluisant. Douglas ne parvient pas à oublier la mission non filmée qu’il a été contraint d’effectuer, et le massacre de trente civils, soi-disant dangereux.
Dans cette suite aussi réussie que le premier album, la situation évolue. De naïf manipulé, Pistoia, après avoir commis l’irréparable, est devenu cynique et manipulateur. De façon symbolique, sa relation avec sa femme, qui ne cesse de faire appel à sa raison et à sa conscience, va se distendre. Alors que son employeur en profite pour le surveiller grâce à une séduisante directrice de communication, Pistoia va tenter de les doubler en prenant contact avec un journaliste qui pose des questions gênantes : par exemple, n’y aurait-il pas un lien entre les missions de sécurité assurées par Multicorps, rémunérées par l’O.N.U. et … l’apparition des conflits ?
Le lecteur est à la fois citoyen doté d’une conscience et téléspectateur voyeur. Un scénario intelligent et un dessin qui combine force et finesse.
Florence Raphaël
Chronique du Tome 1
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