Angoulême 2010, journal de bord

L’équipe Bulle d’Encre était présente au festival d’Angoulême, nos quatre rédacteurs vous offrent en exclusivité leur journal de bord.

Jeudi 28 janvier
Driiiiiing ! Le réveil sonne. Il fait nuit, il fait froid, c’est normal, il est 3 heures du matin, il faut quitter la région parisienne pour rejoindre Tours et récupérer le reste de l’équipe et ensuite, direction Angoulême !
Nous (Nicolas Vadeau et Anthony Roux) récupérons notre dessinateur Mathieu Larno (èm) et notre chroniqueur amateur de jeux de mots et de Jacques Balutin, Nicolas Raduget, à Tours. On s’apprête à quitter la ville quand le GPS a la bonne idée de nous faire tourner sur une courte portion de route… Un fourgon de police nous bloque la route et nous parle du sens interdit que nous venons de prendre. Le voyage commence bien ! Heureusement, les forces de l’ordre se sont montrées compréhensives et nous ont laissé partir, sans encombres (et surtout, sans amende !).
A l’approche d’Angoulême, nous avions envie de changer de carrière : les pièces détachées s’annonçaient un commerce lucratif. 5 accidents, camions renversés, voitures sur le toit, carambolages, sur une quinzaine de kilomètres. Le beau temps de la région angoumoisine nous accueillait avec ses pluies verglaçantes. Il ne nous quittera plus !
Nous arrivons chez notre hôte, Simon, puis filons au festival. Il est temps de travailler maintenant !

Arrivée sur Angoulême et premier objectif : trouver une place de parking. Fort heureusement la possession d’un badge presse facilite notre tâche, il semble donc évident que pour les visiteurs lambdas il fallait se lever tôt, les places étant chères. Le jeudi est traditionnellement le jour le plus calme, d’ailleurs on a l’impression que la grande fête de la BD ne débute que l’après midi. Notre planning prévoyant des rendez-vous avec certains éditeurs, nous profitons de l’occasion pour établir de nouveaux contacts, de futurs partenariats… Le premier stand que nous visitons est celui de la nouvelle maison d’édition 3TPF qui accueille nos amis de Fenice et un tout jeune auteur en la personne de Jason Dilukeba (Ekeko). Le spectacle est une nouvelle fois au rendez-vous puisque Virginio Vona réalise sur deux jours une magnifique fresque en direct. Nous nous séparons ensuite en groupe de deux afin d’explorer les différentes bulles disséminées dans tout le centre ville. A 15h, nos deux Nicolas ont rendez-vous chez Dupuis pour interviewer Fabrice Tarrin à l’occasion de la sortie de son nouvel album, Maki. Pendant ce temps, les deux autres rédacteurs vont du côté des petits éditeurs et fanzines, saluent l’équipe des Nekomix et de Makaka Editions. Le boss de Makaka et aussi du site 30 Jours de BD, comme à son habitude, nous accueille avec son assortiment de bonbons. Anthony, aussi comme à son habitude, embête les auteurs de Makaka et plus particulièrement Iléana Surducan, une jeune dessinatrice roumaine touche-à-tout et bourrée de talents (oui, oui, c’est pour se faire pardonner qu’il se montre gentil dans ce compte-rendu).
La fatigue du voyage est telle que nous décidons de lever le camp à 17h afin de souffler et d’être en forme pour le reste du week-end.

Vendredi 29 janvier

Le vendredi est certainement la journée la plus chargée, rendez-vous près de l’hôtel de ville pour la présentation de l’exposition consacrée aux Tuniques bleues et rencontre exceptionnelle à la sortie de cet événement. En sortant de la conférence de presse, un attroupement attire notre regard. Jack Lang, ancien Ministre de la Culture, était présent et posait sous les flashs des photographes amateurs. Ni une, ni deux, nous essayons de nous faufiler pour avoir son impression sur les difficultés du festival, relayées par les médias BD. Le sourire s’efface, le sujet semble encore sensible. Il nous rappelle de ne « pas mettre de l’huile sur le feu » et que cette situation est normale, un événement doit régulièrement être « rediscuté, renégocié, évolué ». Le Maire Adjoint à la Culture d’Angoulême, présent à ce moment, intervient alors et tient à nous rassurer, en précisant que la Mairie renouvelle sa confiance aux organisateurs. Nous n’avons pas le temps d’en savoir plus, nos interlocuteurs annoncent un rendez-vous urgent et doivent nous quitter. Nous n’aurons pas le temps de creuser davantage le sujet… Les stigmates du récent buzz médiatique sur une possible annulation du festival sont encore très présents.
Nous filons à l’hôtel Mercure, pour la présentation des titres de l’année 2010 des éditions Glénat et de bien belles surprises à venir dont la nouvelle série événement de Frank Giroud, Destins. Le stand Dupuis nous accueille à nouveau pour deux nouvelles interviews, celles d’Alain Dodier et de Fabien Vehlmann. La journée arrive quasiment à son terme lorsque nous rencontrons une de nos lectrices (et que nous abandonnons Mathieu sur une tablette graphique testée auparavant par Moebius), Angoulême n’est pas seulement l’occasion de rencontrer les professionnels du 9ème art mais également d’échanger avec des passionnés. Le point final de notre journée est le vernissage du musée de la BD, manque de chance pour nous ou plutôt d’orientation (aucune fille avec nous donc aucune chance à ce niveau-là), nous cherchons en vain le musée et nous nous résignons à rentrer chez notre logeur.
La soirée révèlera que l’équipe de Bulle d’Encre a réellement de solides difficultés à chanter sur Band Hero et Nicolas Raduget trouvera l’illumination dans un ouvrage philosophique, Le Livre de la Paix. Il attend maintenant avec impatience une adaptation BD mais sans trop nous avancer… il rêve ! Nous découvrirons aussi qu’Angoulême, ce n’est pas que la pluie et le froid, mais aussi le brouillard !

Samedi 30 janvier

Le samedi s’annonce comme une journée excitante malgré la neige qui commence à tomber sur Angoulême : nous avons rendez-vous chez Dupuis (jamais deux sans trois) avec un auteur qui a fait rêver et fait toujours le plaisir de nombreux lecteurs en la personne de Willy Lambil. Très certainement un des moments forts de notre festival, la fin de l’interview annonce également la fin du week-end pour Anthony Roux et Nicolas Vadeau qui doivent regagner la région parisienne. Nicolas Raduget et Mathieu Larno restent donc nos deux derniers rédacteurs sur place.
Si le ciel se dégage dans l’après-midi, l’intérieur des bulles se noircit de monde. La circulation d’un stand à l’autre est souvent difficile, et les files d’attente deviennent incontrôlables.
Heureusement pour nous, nous avons une nouvelle fois rendez-vous chez Dupuis (l’abonnement n’est pas trop onéreux), pour une rencontre au calme avec Olivier Schwartz, le sympathique dessinateur du Groom-vert-de-gris, le dernier one-shot en date de Spirou. L’entretien terminé, nous refaisons un tour rapide des stands avant de regagner nos pénates.

Dimanche 31 janvier
Nous décidons d’arriver avant l’ouverture pour ce dernier jour, et là, bonne surprise, l’attente n’est pas monstrueuse. Une file de quelques mètres seulement nous attend à moins de 20 minutes de l’ouverture des portes. Une fois à l’intérieur, la différence avec les deux jours précédents se fait sentir. La cohue n’est plus. Dans ce contexte parfait, n’ayant pas d’interviews de prévues, nous profitons de la matinée pour flâner de stand en stand. Midi arrive bien vite, et après un dernier passage aux très belles expositions consacrées aux Tuniques Bleues et à Léonard, nous rejoignons la gare pour participer à l’exode des festivaliers.

Notre bilan :
Angoulême 2010 était un peu usant, mais le jeu en valait la chandelle. Des interviews fructueuses aux nouvelles rencontres, en passant par les retrouvailles entre amis, c’est avec la besace pleine d’infos et de souvenirs que nous rentrons dans nos régions respectives (et en évitant les pneumonies et autres grippes). Vous en verrez la couleur bientôt !

Compte-rendu rédigé par Nicolas Raduget (sans jeux de mots), Anthony Roux (pour les anecdotes débiles) et Nicolas Vadeau (pour le reste qu’on ne voulait pas écrire).