Parution : 06/2009
Les années 70, à Belfast. La police anglaise et l’IRA multiplient les accrochages au cœur de la ville. C’est dans ce contexte de guerre pour sa patrie ou sa religion qu’Angus a rallié le groupuscule catholique mené par deux frères, Nick et Graham. Si le premier est un leader aimé par ses hommes et intelligent, le second n’a que la violence comme solution. Alors quand Nick est touché par la balle perdue d’un policier, les représailles s’annoncent sanglantes. Car le projectile restera fiché dans la tête de l’ainé, et sa sortie du coma est hypothétique. Angus, personnage mystérieux meurtri par le passé, sans réelle croyance dans un état où chacun se bat pour son dieu, va devoir faire appel à ses propres convictions, celles qui ont façonné les pays bien avant la naissance des religions…
Corbeyran exploite un nouveau genre en s’attaquant à un récit mêlant Histoire contemporaine et drame, avec un soupçon d’occultisme et de fantastique. Des genres a priori difficiles à marier, sauf quand on a le talent du scénariste bordelais. Car tout est fait par petites touches, si bien que rien n’est invraisemblable. Le personnage d’Angus, au look plutôt particulier (pattes d’éph et coiffure celte) est le symbole de ce mélange de modernité et d’ancien qui ne choque pas. Au contraire, les nombreux mystères soulevés donnent envie d’en savoir plus. Au dessin, Jef finit de rendre l’ensemble cohérent, son trait sombre et ses ombres s’associant adroitement avec les couleurs très justes de Nicolas Bournay.
Une nouvelle réussite de Corbeyran à qui on souhaite un succès mérité.
Arnaud Gueury
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