Parution : 08/2008
Il se dit que Serge a braqué la banque Sekur. Ça serait bien son style. Il se dit aussi qu’il n’aurait pas récupéré sa part du magot. Crédible, car ses possibles associés sont de la nouvelle école, celle qui amène au fric facile sans respecter sa parole. Enfin, il se dit que sa fille a été kidnappée et que la rançon correspond au montant du braquage. Parfois la rumeur dit vrai. C’est le cas pour Serge. Seul, il va devoir réunir l’argent en faisant ce qu’il a toujours refusé dans sa « carrière » : un meurtre commandité. Mais le temps tourne et la police le soupçonne. Autant dire qu’il remet les retrouvailles avec ses anciens collègues à plus tard. S’il en a l’occasion…
Sorti au même moment que Neverland, ce « second » premier album de Stéphane Piatzszek correspond plus à son activité précédente de scénariste de séries télé policières. Graphiquement irréprochable grâce au style simple et précis de Stéphane Douay, il lui permet de confronter deux styles de bandits, les anciens avec leur code de conduite et les jeunes avec des méthodes plus expéditives. Toutefois, l’auteur se défend d’en valoriser les qualités d’honneur, chacun en ayant sa propre vision. Pour tous, l’avenir est sombre et les (mauvais) choix les mènent assurément vers une retraite non désirée. C’est ce futur inévitable, sombre et désespéré, qui plane au-dessus de son héros tout au long de l’album. Un silence quasi-total, accentué par les paysages enneigés et vides du Morvan, font de ce one-shot, malgré quelques ficelles un peu grossières, un petit bijou de polar.
Etrange, introspectif, noir… Une BD au ton particulier qui peut plaire aux amateurs.
Arnaud Gueury
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