Depuis 2007, le projet du « Centre national pour les arts visuels » est en cours au Japon. Censé servir de centre d’archive nationale et de formation, ce musée du manga permettrait, à la manière de notre musée de la bande dessinée, de conserver également des planches rares. Les mangas étant, de plus, imprimés sur du papier d’assez mauvaise qualité, la conservation d’originaux est d’autant plus pertinente.
Ainsi, le projet qui stagnait lentement depuis 2 ans s’est vu tout à coup projeté sous les feux des politiques et de l’opinion publique japonaise. En avril dernier, le gouvernement a annoncé un budget prévisionnel de 11,7 milliards de yens (soit quelques 90 millions d’euros) pour la réalisation du projet ! Pour rebooster le secteur du manga et de l’animé, en baisse depuis l’apogée des ventes de 2005-2006 ? Les universitaires sont partants pour le projet, mais les acteurs et spécialistes du manga préfèreraient que l’on mette en place de réelles mesures pour soutenir ce milieu éditorial et audiovisuel. D’un autre côté, alors que certains membres de l’opposition comme Yukio Hatoyama (président du Parti Démocrate du Japon) dévalorisent carrément le projet en le surnommant le café-manga d’état, d’autres accusent le premier ministre Taro Aso – véritable « fan » de manga et d’animés – d’utiliser l’argent public pour satisfaire ses envies et hobbies…
Qu’en est-il vraiment ? C’est le genre d’informations dont il sera plus que difficile de tirer au clair. Ce qui est sûr, vu l’ampleur du phénomène manga, son histoire, ses maîtres d’arts, son évolution, est que la création d’un musée du manga serait tout à fait pertinente. A suivre.
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