Parution : 04/1994
XVIIIe siècle. Agnès et Isabeau sont toutes deux embarquées sous le secret sur un navire français. Des femmes sur le bateau ne portent jamais vraiment bonheur dit-on… Agnès est une jeune fille de bonne famille, cadette de Simon de Roselande. Son frère, Benoît, est le commandant du bateau et, en plus de tenter de contenir son équipage, doit faire avec les idées saugrenues d’Isabeau. Dame de compagnie, mais amie inséparable d’Agnès, la jeune brunette aux yeux bleus s’habille en homme afin de profiter de la traversée et de balader à son aise sur le navire. Mais la voilà découverte par Hoel, un matelot breton. C’est à lui qu’elle confiera le terrible secret de son enfance, et ils deviendront bien plus proches qu’ils ne le pensaient. Surtout si ce navire ennemi anglais n’avait pas croisé leur route, et celle des canons…
Bon. Déjà il y a le trait de François Bourgeon. Fin, précis, délicat, léger, mais si détaillé, si calculé. Puis il y a le contexte historique. Le siècle, les navires, les canons, la poudre, l’amour, la trahison, la mort. Et enfin, il y a l’histoire. Certes il y a Hoel, Agnès, Benoît et tant d’autres qui font sa richesse, mais il y a surtout Isabeau. L’héroïne c’est elle. Ou le héros plutôt. Toujours à s’habiller en homme, à manier le fusil ou le couteau, toujours à défendre des valeurs avec ferveur. Des valeurs bien étranges pour son époque… Bourgeon a créé ce magnifique personnage féminin : rebelle, en opposition avec les idées de son époque, qu’elles concernent la famille, la noblesse, l’esclavage et bien d’autres encore. Et c’est ce qui fait de cette série un incontournable. Des albums « cultes », comme on dit. Isabeau porte l’histoire et lui donne sa valeur. Et ses émotions.
Un premier album d’une série de cinq, qui ne peut que vous évader, vous emmener loin… bien loin… Et vous allez demander la suite.
Candice Dhô
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