Parution : 01/2008
Toujours soigné par Robert à bord de son bateau, Victor Frankenstein poursuit le récit de sa vie. Effrayé par sa création, il la rejeta avec dégout et horreur. Voulant oublier ses tristes expériences sur la vie et la mort, il repartit aussitôt chez lui en Suisse, auprès d’Elisabeth et de sa famille. De son côté, le monstre trouvait refuge près d’un chalet, y (ré)apprenant ce que sa mémoire connaissait déjà. Mais sa nature, une offense à Dieu, et son physique hideux auront raison de sa bonne volonté et de ses envies de calme et d’amitié. Dans ses conditions, contre qui se retourner, si ce n’est contre son créateur ?
Le tragique prend toute sa dimension dans ce deuxième volume. Plus sombre encore, le dessin exprime la torture mentale que ressentent Victor et sa créature. Le pinceau de Marion Mousse étale encore plus de noir, ne laissant que peu de couleurs claires (peu d’espoir ?) autour des malheureux protagonistes. En écho au premier volume, dans lequel Victor se retournait contre Dieu, celui-ci montre le ressentiment de la créature envers le jeune scientifique. Articulé autour du « monstre », l’album montre son point de vue et son cheminement. Ici, pas de surhomme grognant et gesticulant, mais un homme différent, cultivé et avide de savoir, loin des représentations incarnées par un Boris Karloff… Surprenant et finalement plus tragique encore.
Une BD merveilleuse, noire et intelligente. A posséder de toute urgence !
Arnaud Gueury
Retrouvez l’interview de l’auteur ici
Chronique du Tome 1
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