Parution : 10/1984
Mafalda et ses amis, 8ème tome de la série éponyme de l’Argentin Quino, ne change pas des albums précédents. Toujours sous la forme de strips, la petite Mafalda jette un regard désabusé sur le monde qui l’entoure avec les guerres, l’économie de son pays, la soupe servie par sa mère et les remarques bourgeoises de Susanita ou les délires capitalistes de Manolito. Rien ne change… ou presque avec l’introduction d’un nouveau personnage, la petite Liberté. Proportionnelle en taille à l’usage fait de son nom dans les régimes totalitaires, Liberté fait preuve d’un cynisme et d’une franchise indéfectibles. Mafalda y trouve un personnage capable de rivaliser avec elle sur ce réalisme (aux tendances pessimistes).
Malgré son vieil âge (l’album est paru en 1984 en France mais les strips datent de la fin des années 60 – début des années 70), l’album n’a pas pris trop de rides. Pas trop car certains gags paraissent un peu dépassés comme ceux traitant du luxe de l’automobile (une deudeuche en plus !) pour les classes moyennes. Bien sûr, l’actualité a beaucoup évolué (en bien ou en mal) mais le regard porté par l’auteur sur ses contemporains reste finalement assez exact. Soulignons la justesse de Mafalda comparant le conflit israëlo-arabe en un épisode de Tom et Jerry.
Quino nous livre sans concession mais toujours avec un humour certain une vision argentine de la société de son époque, un classique à connaître.
Anthony Roux
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