Rencontre avec le dessinateur de L’Empire des Mecchas, Philippe Fenech. Cette nouvelle série, co-réalisée avec son compère Téhy, mêle habilement dessins et images de synthèse.
Retrouver la chronique du tome 1 dans le numéro 14 de Bulle d’Encre.
Bulle d’Encre : L’Empire des Mecchas est une BD dont l’univers diffère de ce que tu as fait jusqu’à présent (le public visé est lui aussi très différent), cela a-t-il changé ton approche?
Philippe Fenech : Alors, oui forcément, l’approche change selon le public visé. Mais cela dépend plus du scénar et du découpage que de la représentation elle-même. Et là, c’est Téhy qui s’est chargé de tout ça, donc finalement mon approche à moi reste la même, divertir tout en essayant d’être le plus compréhensible possible. Ça a été dur de ne pas placer quelques koalas là dedans 🙂
Bulle d’Encre : Le mélange entre images de synthèse et dessin traditionnel était-il voulu dès le départ ou est-ce au fil de la rédaction du scénario que ce choix s’est imposé ?
Philippe Fenech : Je dirais même que tout est parti de là!! Avec Téhy, nous sommes de gros fans de cinéma, et particulièrement de Star Wars. Thierry voulait partir sur une BD mettant en scène son fils. D’abord il est parti sur une BD dessinée, puis l’option 3D est arrivée. Et un jour, il avait pris son fils en photo avec un habit futuriste et une planche de surf. Ça m’a donné envie de m’amuser, et j’ai réalisé une image où Ulysse (le fils de Téhy) se faisait transpercer par un laser. Et tout est parti de là. Et s’il y avait de grands robots? Et si il y avait pleins d’exovirus et si… Bref on voulait réaliser une BD à la manière d’un film. On n’a pas réussi à avoir Monica Belluci, car elle refusait de poser nue devant Thierry, je n’ai pas voulu le vexer en faisant les photos tout seul, donc du coup on s’est passé d’elle.
Bulle d’Encre : Tu as travaillé en binôme avec Téhy pour réaliser cet album, comment vous êtes-vous partagés les différentes tâches ?
Philippe Fenech : Ah ah ah ! Je ne sais pas si quelqu’un peut répondre à ça. En gros il a écrit le scénario. Ensuite on a construit les images un peu de façon aléatoire. Il plaçait les photos, je détourais, j’incrustais et il repassait pour ajouter quelques décors, puis il me repassait, je rajoutais les lumières. Bref les premières pages ont été assez catastrophiques, car on n’était pas calé. Puis petit à petit on a senti sur quoi on était meilleur, lui les décors, moi les effets spéciaux, lui les ombres, moi les lumières. En gros Thierry est capable de créer un décor superbe à partir de bouts de locomotives, moi je peux faire prendre 70 ans à une nana plutôt mignonne à la base. Je me suis également occupé d’ « animer » le robot qu’Amel et Benga ont modélisé. Benoit Pozza s’est occupé des costumes des gardes et des maquettes en polystyrène des vaisseaux.
Bulle d’Encre : Quelles ont été les principales difficultés que vous avez rencontré ?
Philippe Fenech : Le calage essentiellement. Savoir qui fait quoi puis arriver à tomber d’accord surtout, car on n’a pas souvent les mêmes points de vues. On a du faire 15 couvertures différentes par exemple. On en est venu à faire voter les gens sur des forums car on n’arrivait pas à être d’accord.
Sinon d’un point de vue technique, la plus grosse difficulté a été de ne pas faire « Roman Photo ». Plus images tirées de films. La direction des acteurs jouant les gardes n’a pas été simple, non plus. Deux idiots finis!
Bulle d’Encre : Merci à toi.
Philippe Fenech : Merci à vous et bonne continuation aussi!!
Propos recueillis par Adrian Bouguet et Nicolas Vadeau.
Interview réalisée le 17 août 2007.
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