Parution : 02/2005
Julio Ribera est un de ces vieux routards de la Bande Dessinée, un de ceux qui a connu et participé à Pilote. A plus de 75 ans, il nous raconte aujourd’hui son enfance en Espagne en plein franquisme triomphant. Dans Jeunesse bafouée, Julio est un jeune plein de rêves : la BD, le jazz, les filles. Mais en face de lui, il y a la rigueur d’un régime autoritaire, la pauvreté, la misère et la maladie. Pourtant, il va tout faire pour atteindre ses rêves, apprécier la vie et ses joies simples. Loin d’entrer dans un misérabilisme à l’outrance ou à s’inventer une vie de farouche défenseur de la liberté humaine, Ribera nous livre une autobiographie simple et touchante. Bien que la figure du Caudillo et de la religion soit omniprésente, l’auteur se consacre uniquement sur ses débuts et ne se disperse pas dans une approche globale de l’époque.
La narration est assez déroutante pour un lecteur de BD habitué à aller directement à l’essentiel, il y a du texte, beaucoup de texte et on a davantage l’impression de nous trouver face à un roman illustré qu’à une BD. L’album est par conséquent assez long à lire pour une BD et il est difficile d’entrer vraiment dans l’histoire. Graphiquement, le dessin me fait penser aux histoires à suivre des vieux Journal de Mickey : un style réaliste un peu désuet qui colle parfaitement à l’ambiance de l’album.
Un album assez original mais à réserver uniquement aux puristes du genre.
Anthony Roux
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