Rencontre avec Jean-Jacques Dzialowski – Dessinateur de Groom Lake

Le second tome de Groom Lake vient de paraître, nous avons rencontré Jean-Jacques Dzialowski pour en savoir un peu plus sur l’évolution de la série.

Chronique du Tome 2.

Retrouvez des illustrations du T2 en fin d’interview

Groom Lake prend une direction différente dans le tome 2, moins axée sur le côté action et privilégiant les personnages, leurs personnalités et leurs rapports. Le traitement graphique du scénario a-t-il lui aussi évolué en prenant en compte ce changement ?
Je crois que oui mais plus de façon naturelle, sans que cela soit dicté par la direction que l’histoire a prise – Lorsque vous passez du temps à travailler sur un projet, il est normal qu’à un moment donné votre travail évolue, en principe de façon plus intéressante, du moins je l’espère. C’est assez difficile à définir en fait. Très franchement, je préfère cet album au premier, j’ai le sentiment que le graphisme de celui-ci est plus divertissant mais c’est une remarque entièrement subjective. Peut être simplement parce que je me suis habitué aux personnages et qu’il m’a été possible de prendre le temps de bien réfléchir à l’avance. Peut être parce que je suis absolument impressionné par le travail de Cyril Saint-Blancat aux couleurs. Pour ma part, j’ai simplement essayé d’être le plus fidèle possible au scénario et de le « traduire » aussi bien qu’il m’était possible de le faire. Je ne suis pas satisfait pour autant je dois dire, mais c’est exactement la raison pour laquelle je commence maintenant à travailler sur le 3ème album. Pour faire mieux ! :^)

Comment l’histoire va t-elle évoluer?
Le 3ème album est la première partie d’une autre histoire, qui en compte à nouveau 2. Il y a de nouveaux personnages mais Stanford n’en est pas moins dans les parages. Le ton est différent, cette fois il s’agit d’un véritable thriller – je crois que la première histoire est aussi qualifiée de la sorte mais je dois avouer que je n’en ai pas le sentiment. Je veux dire, pour moi le premier arc n’est pas un réel thriller mais j’ai toujours des difficultés à poser une étiquette sur les choses donc… Toujours-est-il, le 2ème « arc » est beaucoup plus « coup de poing » je dirais, donc l’idée est que le graphisme prenne cette même direction.

Votre première expérience dans le comics vous donne-t-elle envie d’ajouter une touche plus US dans votre récit ?
Je ne sais pas si je suis déjà en train de le faire ou non – je n’ai pas cette envie à proprement parler, Groom Lake n’est pas Batman par exemple, mais il n’est pas impossible que ce type d’influence se glisse dans mon travail – dans un cas comme dans l’autre, ce qui m’importe vraiment est la façon dont l’histoire va se lire sur les pages – Si celle-ci est facilement lisible tout le long du livre et si les pages contribuent à faire passer aux lecteurs un agréable moment, alors c’est tout ce qui compte.

Souhaitez-vous travailler à nouveau avec le marché américain ? La façon de travailler est-elle différente que celle que vous avez avec Hervé Richez ?
En fait, je suis aussi en train de travailler avec une maison indépendante, Boom!Studios, sur une série nommée Fall Of Cthulhu, scénarisée par Michael Alan Nelson. J’apprécie le fait de travailler avec des gens avec lesquels il est possible de bien s’entendre, voire de se comprendre et de se respecter. C’est autant le cas avec Bamboo qu’avec Boom! Et je crois que le travail n’en est que plus facile. Peut-être même meilleur. Dans un cas comme dans l’autre, tout part du scénario mais les formats et le rythme de publication sont différents, par conséquent j’essaie de m’adapter en fonction. Généralement, une page de FoC nécessite une journée tandis qu’une page de Groom Lake demande un peu plus mais là encore, le but reste le même, celui d’être le plus narratif et divertissant possible.

Merci !!
Interview réalisée le 17 avril 2007.