Une fois les tests terminés, je m’habille avec les vêtements qui ont été posés pour moi dans un coin de la cabine. Des sous-vêtements, un pantalon noir, un chemisier bleu, une veste noire elle aussi et des chaussures confortables. A force de voyager je commence à connaître les articles que la TransLum propose et à ne plus me tromper dans les tailles quand je les commande au moment du départ. Ceux-là ont une coupe plutôt sympa, pratique pour bouger mais quand même un minimum élégante. J’ouvre la porte de la cabine. L’opératrice de voyage m’attend avec un digibloc sur lequel je pose mon pouce pour confirmer mon arrivée à bon port. Elle m’annonce que ma dématérialisation a duré très exactement 12 minutes et 27 secondes entre Cordalie et Edenia.
Derrière elle se tient le capitaine Arrimack, de la police d’Edenia. C’est un grand gaillard plutôt sympa que je n’avais vu jusqu’à maintenant que par visio. « Bonjour agent Mirvalis, j’espère que vous avez fait bon voyage, me dit-il en me tendant un pistolaser et ma carte de police de la Confédération fraîchement imprimée.
– Bonjour capitaine. Vous savez on ne se rend pas compte de grand’chose pendant le transfert. Vous n’avez jamais essayé?
– Non, jamais eu l’occasion et de vous à moi je préfère éviter tant que je le pourrai. Suivez-moi, nous avons à peine le temps d’arriver à l’astroport avant le vaisseau. »
Le vaisseau en question est le Phobos un cargo cryo transportant 1300 personnes et pas mal de matériel. Il est parti de Cordalie il y a 81 ans, à l’époque où la seule façon de faire des voyages interstellaires était de se mettre en état d’hibernation cryogénique pendant les années que durait la traversée. Les voyageurs qui avaient embarqué à l’époque avaient été sélectionnés parmi plus de 30000 candidats pour établir la première colonie humaine sur Edenia, nouveau paradis terrestre récemment découvert. La plupart d’entre eux étaient des idéalistes qui rêvaient d’aventure et d’un monde sauvage, loin du rythme de folie de la planète capitale. Ils ne se doutaient pas que la technologie avancerait si rapidement et qu’il fallait aujourd’hui à peine 3 jours à un vaisseau hyperspatial pour parcourir cette distance et 12 minutes 27 secondes à un corps humain par faisceau translum. Edenia, comme la plupart des nouvelles planètes découvertes à l’époque, est aujourd’hui un monde largement domestiqué, avec sa propre société et son économie et sur lequel des villes nouvelles avaient poussées comme des champignons. Comme retour à la nature et grande aventure humaine ça va leur faire tout drôle à nos 1300 pionniers !
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