Aldebaran T4 (Leo) – Dargaud – 11,99€

Parution : 10/1999

Des marins observent des Nestors qui sautent hors de l’eau. Fait rare car, depuis 40 ans, cela n’a jamais été vu : tous les animaux marins semblent devenir fous. A en croire ce magnifique paracelse, hybride de dauphin siamois, les poissons semblent littéralement projetés hors de l’eau. Étrange mystère marin. De leurs côtés, Gwen, la belle journaliste, et Ling Li, sa photographe, enquêtent sur la politique des naissances sur Aldebaran : les femmes jugées « inutiles », essentiellement les criminelles, sont toutes engrossées afin de procréer. L’avenir de la planète semble soumis à ces futurs accouchements. Marc, lui, est recherché par la police, et Kim va vivre ses premiers émois. Tous ces héros des tomes précédents vont alors se retrouver pour mener l’enquête à bord d’un dirigeable. Alexa va créer sa nouvelle équipe afin d’aller percer le mystère de la Mantrisse, cette forme étrange qui émerge lentement des eaux, créant l’inquiétude et la fascination.
Ce tome marque un tournant dans le cycle d’Aldebaran. Après nous avoir présenté, les uns après les autres, tous les protagonistes, Leo va faire en sorte que leurs sorts soient réunis afin d’aller résoudre l’énigme de la Mantrisse. Tour à tour, chacun des membres de l’équipage va révéler ses forces mais surtout ses faiblesses. Trahisons, intrigues, tout est réuni pour faire passer au lecteur un moment exceptionnel. Force est, une nouvelle fois, de constater que la structure du scénario, ses rebondissements et son ingéniosité, sont les ingrédients de ce tome et en font certainement un des plus réussis. Notamment grâce aux intrigues amoureuses qui naissent et qui finissent de ficeler avec virtuosité cette histoire emprunte de magie et de philosophie. Les cases sont toujours aussi riches, et les animaux fantastiques de la planète Aldebaran sortent tout droit de l’imagination surréaliste d’un artiste résolument moderne, véritable star d’un nouveau genre de science-fiction. Leo livre avec brio ce nouvel exercice onirique, véritable fable qui permet de se bercer dans une féerie futuriste.
Un cycle décidément moderne, enlevé, emporté par un scénario recherché et une intrigue habile. Léo en solo réussit une fois de plus le pari de nous embarquer sur sa planète.