Parution : 07/2011
Hercule Poirot pense s’éloigner de ses enquêtes lorsqu’il reçoit un coup de téléphone de son amie, Mrs Oliver. La romancière a conçu une chasse à l’assassin qui se déroulera lors de la kermesse organisée dans la magnifique propriété de Nassecombe. Son scénario semble parfait, un peu trop même. Quelqu’un pourrait en effet profiter de l’occasion pour accomplir un meurtre réel. Le détective belge ne sera donc pas de trop pour utiliser ses petites cellules grises à bon escient. Car celle qui devait jouer le cadavre est retrouvée morte sur les lieux du « jeu ». Qui aurait eu intérêt à tuer cette femme un peu vulgaire ? Quel secret se cache derrière le superbe manoir et la famille qui le possédait ? A Poirot de jouer…
Marek se tire une nouvelle fois bien de cet exercice de style qui consiste à condenser une histoire de la reine du crime en seulement 46 pages de BD. Malgré tous les éléments à respecter pour que l’enquête soit conservée dans son ensemble, il parvient à garder un rythme léger et aéré sans surcharger ses cases de dialogues ou de descriptions. Son trait clair fait lui aussi merveille dans cette reconstitution de l’Angleterre bourgeoise de l’après-guerre, où la noblesse aristocratique commence à se faire supplanter par les nouveaux riches et les arrivistes. Le récit a d’ailleurs cette particularité dans le sens où, comme l’explique le petit-fils de la romancière en préface, le cadre est fortement inspiré de la villégiature d’été d’Agatha Christie, alors qu’elle aimait au contraire décrire des lieux imaginaires dans ses œuvres. La maison, le parc, le hangar à bateaux, tout est réel et d’autant plus crédible. Comment d’ailleurs ne pas la reconnaitre elle-même sous les traits de Mrs Oliver ?
Un récit assez unique au départ que Marek retranscrit avec beaucoup de talent.
Arnaud Gueury
Chronique du Tome 20
Poster un Commentaire